Sarkozy en Roumanie : Vieilles recettes réactionnaires06/09/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/09/une1779.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Sarkozy en Roumanie : Vieilles recettes réactionnaires

Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, s'est rendu en Roumanie fin août pour mettre en place le premier volet de sa " nouvelle politique de l'immigration ". En fait, il s'agit surtout d'un durcissement de la répression contre les immigrés, sous couvert de lutte contre les réseaux mafieux vivant du trafic des êtres humains.

Il s'agit, d'après Sarkozy, d'" aider la Roumanie à contrôler ses frontières " et à associer les autorités du pays à la lutte contre l'immigration roumaine vers la France.

L'accord prévoit essentiellement une collaboration policière entre les deux pays pour empêcher le départ de Roumains vers l'Europe occidentale et expulser plus facilement du territoire français les Roumains sans papiers. Des avions spéciaux seront affrétés pour cela, encadrés par des policiers roumains, tandis que des policiers français seront envoyés en Roumanie pour, selon les termes de Sarkozy, " professionnaliser leurs collègues ".

Depuis l'intégration du pays à l'espace Schengen, le 1er janvier 2002, les Roumains n'ont plus besoin de visa pour circuler vers les pays de l'Union Européenne ; mais, comme on voit, Sarkozy se charge d'ajouter à cet accord sa griffe policière même s'il a eu l'hypocrisie de justifier les accords conclus avec la Roumanie par des raisons " humanitaires ". Il s'agirait d'arracher les sans-papiers roumains des griffes des réseaux qui les exploitent et les contraignent à mendier ou à se prostituer, en particulier quand il s'agit de mineurs. C'est pour leur venir en aide qu'il faudrait, d'après Sarkozy, les renvoyer chez eux par charter.

Mais dans le domaine de l'aide aux victimes des proxénètes et des trafiquants, rien de concret n'a été annoncé. L'objectif du gouvernement français est exclusivement d'expulser les immigrés roumains, tout en assimilant le problème de la délinquance à celui de l'immigration.

Mais renvoyer ainsi les " clandestins ", c'est les contraindre à une misère toujours plus grande dans leur pays. Aux raisons qui font que des hommes et des femmes sont prêts à tout quitter pour tenter leur chance en Europe de l'Ouest, le gouvernement français ne veut évidemment pas répondre. Comme ses prédécesseurs de gauche et de droite, il cache mal, derrière l'hypocrisie des déclarations " humanitaires ", que son seul souci est de plaire à l'électorat d'extrême droite en cherchant à faire croire que les immigrés sont une menace pour la société française.

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