Fonderies du Poitou : Nouveaux patrons, nouveaux rapaces !06/09/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/09/une1779.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fonderies du Poitou : Nouveaux patrons, nouveaux rapaces !

Aux Fonderies du Poitou, nous avons appris, au retour des congés, que le secteur aluminium, qui était devenu il y a quelques mois une entreprise indépendante du secteur fonte, allait désormais devenir la propriété d'un groupe basé aux États-Unis dans le Michigan, la Questor Management Company.

Questor est un fonds d'investissement constitué par des banques (Morgan, Chase Manhattan, Deutsche Bank), des entreprises comme Boeing ou General Electric Capital ou encore des fonds de pension. Elle a racheté en août la totalité des fonderies aluminium de Teksid, la filiale fonderie de Fiat. Outre le secteur aluminium des Fonderies du Poitou (FDP), cela concerne en France deux entreprises qui étaient comme FDP des filiales de Renault jusqu'en 1998 : la fonderie de Cléon et Métaltemple dans l'Isère, ainsi que Teksid France, l'unité commerciale et administrative.

Evidemment, les mêmes dirigeants qui affirmaient voici quatre ans que l'entrée dans le groupe Teksid, numéro un mondial de la fonderie automobile, " mariage d'amour et de raison ", allait offrir de mirobolantes perspectives de développement, expliquent aujourd'hui avec le même aplomb que la seule voie du salut, c'est le rachat par Questor.

Aux Fonderies, nous sommes sceptiques devant cet optimisme de commande. En passant de la coupe de Renault à celle de Fiat, nous avons payé pour savoir que la préoccupation des capitalistes, qu'ils soient français, italiens ou autres, n'est évidemment pas de garantir l'emploi, ni même de développer la production, mais de faire du profit. Et, pour les patrons, cela signifie le plus souvent aggraver l'exploitation, réduire les salaires et les effectifs, voire même jongler avec les entreprises et spéculer, plutôt qu'investir dans la production.

Alors nous sommes sur nos gardes, et ce ne sont pas les déclarations du PDG affirmant que " de toute façon ce ne sont pas les actionnaires qui font la politique sociale, mais les clients " qui désamorceront la méfiance. Depuis plus de vingt ans que les Fonderies du Poitou existent, nous en avons connu des périodes d'expansion de la production... qui jamais ne se sont traduites par de meilleurs salaires ni par des conditions de travail moins rudes. Alors le coup de l'avenir garanti par les clients, c'est-à-dire par la bonne marche des affaires, nous y croyons d'autant moins que pendant bien longtemps, avec Renault, le client et le patron... c'était le même !

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