Des sans-papiers à la basilique de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)23/08/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/08/une1777.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Des sans-papiers à la basilique de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)

Les gouvernements, les majorités parlementaires, les ministres, les préfets ont beau changer, pour les sans-papiers sortis en luttant de la clandestinité il y a six ans... rien ne change !

Leurs régularisations ne se font qu'au compte-gouttes, malgré les dépôts réguliers de dizaines de dossiers de demandes. Les préfets continuent de chicaner au cas par cas, exigeant toujours plus de preuves pour justifier les dix ans de présence en France et rejetant presque systématiquement les demandes des célibataires.

Depuis des années, aucun gouvernement et aucun des partis au pouvoir n'a pris la décision politique de la régularisation complète des travailleurs sans-papiers. Ils ont donc contraint à l'illégalité des dizaines de milliers d'entre eux ainsi que leurs familles qui vivent et travaillent en France parfois depuis des années. Ils ont choisi de laisser tous ces travailleurs dans la précarité matérielle et morale, sous la menace permanente des expulsions ou des centres de rétention.

Samedi 17 août, 130 sans-papiers de la Coordination de la Seine-Saint-Denis (devenus 160 à la date du 20 août) ont relancé une action. Ils ont occupé la basilique de Saint-Denis pour exiger la régularisation de tous les sans-papiers. Vu le lieu symbolique de cette occupation et le soutien du curé et de l'évêque du département, les médias se font l'écho de cette action. Il faut savoir que près de 1000 touristes visitent tous les jours ce monument et les tombeaux des rois de France, et y sont donc accueillis par les banderoles, les tracts et les pétitions des occupants avec leurs enfants A l'heure où nous écrivons, la préfecture menace de faire intervenir la police et demande un retrait partiel.

Lundi 19, le ministère de la Culture et le préfet se seraient réunis pour envisager cette expulsion ; aussi dès ce lundi après-midi plus de deux cents manifestants sont allés de Saint-Denis à la préfecture.

A bord des wagons du tramway, ils ont traversé le département en distribuant des tracts à tous les arrêts, tracts très bien accueillis, en criant et chantant leurs slogans : "J'y suis, j'y reste, je ne partirai pas", "Nous sommes en danger, nous ne sommes pas dangereux", "Y' en a marre du préfet, de Chirac, de la droite, de la gauche, y'en a marre d'être sans papiers". Ou bien des slogans ironiques ou généraux : "T'as vu Saint-Denis comme c'est joli, tu vas voir le préfet comme c'est danger", "Nous vaincrons les lois racistes, français-immigrés, nous vaincrons le chômage et la misère".

Donc, une manifestation très dynamique qui, face aux menaces du "tout sécuritaire" de Raffarin-Sarkozy, montre la détermination des sans-papiers à obtenir la régularisation globale et à préparer la manifestation du samedi 24 août à Paris pour le 6e anniversaire de l'évacuation violente de l'église Saint-Bernard.

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