Hôpital Pitié-Salpétrière (Paris) : Opérations en flux tendu09/08/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/08/une1776.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Pitié-Salpétrière (Paris) : Opérations en flux tendu

Comme chaque année maintenant, c'est avec une certaine appréhension que nous avons vu arriver la période estivale.

Le service spécialisé dans l'accueil des pathologies lourdes (cancers de l'oesophage, de l'estomac, du foie, des intestins, péritonites, etc.) affiche complet tout au long de l'année. La rotation des patients y est importante et les conditions d'accueil sont parfois limites. Il n'est pas rare que nous ayons des patients couchés en " lit supplémentaire " sur des brancards, que des personnes convoquées pour être opérées le lendemain aient à attendre 2 à 3 heures qu'une chambre se libère, que certaines, faute de lits disponibles, soient placées en pré-opératoire dans d'autres services de l'hôpital.

Tout cela se fait sur un fond de manque chronique de personnel. La mise en place des 35 heures n'a rien arrangé car nous attendons encore les postes supplémentaires promis au titre de la RTT. Toutes équipes confondues, nous travaillons quasi en permanence en flux tendu.

L'arrivée des beaux jours a entraîné un casse-tête supplémentaire : comment organiser les départs en congés annuels ? Tout ce que trouve à faire l'encadrement est de nous demander " une grande souplesse " : week-ends supplémentaires et heures supplémentaires ; du coup, les semaines de travail tiennent du marathon (on est loin des 35 heures !). Certains collègues ont dû faire, en plus de leur journée de travail, des nuits supplémentaires pour pallier les manques d'effectifs causés par des arrêts de travail. Les cadres du service ont eux-mêmes dû mettre la main à la pâte un week-end où sur les six infirmières minimum que requiert le bon fonctionnement du service, seule une était présente !

La charge de travail reste importante. D'autant que certains services de l'hôpital ont largement diminué leur capacité d'accueil et que quelques-unes des maisons de convalescence avec lesquelles nous travaillons ont elles aussi fermé des lits pour faire face au manque de personnel pendant les vacances.

Nous ne sommes qu'en juillet et la fatigue s'accumule. Le mois d'août s'annonce pire encore et tout le monde le sait. La pression monte progressivement et nous sommes de moins en moins ouverts au compromis. La rentrée s'annonce tendue, si ça ne craque pas avant !

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