SNCF (Paris Sud-Ouest) : Pour l'embauche d'un jeune - une bagarre qui a payé !02/08/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/08/une1775.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF (Paris Sud-Ouest) : Pour l'embauche d'un jeune - une bagarre qui a payé !

A l'atelier du dépôt SNCF de Paris Sud-Ouest, le refus par la direction locale d'embaucher un jeune ayant échoué de trois dixièmes de points à son BEP MSMA (Maintenance et suivi du matériel automatique), à l'issue d'un « contrat de qualification » en alternance de deux ans, a provoqué une réaction de solidarité parmi les cheminots de l'établissement. En effet, dès que la nouvelle a été connue, ses camarades de l'équipe dans laquelle il travaille depuis deux ans ont été indignés par une telle décision. Cette indignation s'est propagée à l'ensemble de l'atelier et du service Logistique. Ils ont donc débrayé sans préavis et profité de la tenue de la réunion des délégués du personnel du 4 juillet pour s'y rendre à une trentaine, afin de demander au directeur d'établissement de revoir sa position (sur le site, il y a environ 150 sédentaires, dont le tiers étaient en vacances). L'ensemble des syndicats avaient d'ailleurs ouvert la séance en réclamant soit le redoublement pour lui donner une chance, soit qu'il soit embauché sur le plus bas niveau (qualification A), ce qui a déjà été fait il y a peu de temps. Le patron justifiait son choix en disant que le « contrat de qualification en alternance ne permettait pas de redoubler et qu'il irait voir le proviseur du lycée » et que, pour lui, « il n'était pas question de l'embaucher à la qualification A ».

Mais devant l'insistance des cheminots, il s'est engagé à revoir la question.

Le travail a repris mais, parmi les plus déterminés, il a été décidé de rédiger un tract d'information, s'adressant aux cheminots sédentaires et roulants de l'établissement.

Vendredi 12 dans la matinée, le patron convoqua le jeune pour lui dire que rien n'était possible.

A l'atelier, dès que cela s'est su, un débrayage instantané a eu lieu pour aller tous ensemble chez le patron. Et face à l'intransigeance de celui-ci, la grève fut votée pour l'après-midi, bien que ce soit un jour de grand départ. Plus de la moitié de l'atelier a débrayé, ainsi que l'équipe de matinée, et une partie de ceux de soirée du service Logistique étaient en grève et cela sans préavis. Ensuite les grévistes se sont rendus en gare d'Austerlitz pour s'adresser aux roulants.

Mardi 16 juillet une intersyndicale CGT, CFDT, FO, FGAAC, et Sud-Rail s'est réunie, avec la présence d'une vingtaine de cheminots, afin d'envisager la suite. A part la FGAAC, les autres syndicats ont décidé de déposer un préavis de grève pour le mardi 23 juillet et d'appeler à un rassemblement des sédentaires et des roulants pour se rendre au CER (Comité d'établissement régional) qui se tenait en gare de Montparnasse ce jour-là.

Au CER il y avait plus de cinquante cheminots qui s'étaient déplacés, tous les sédentaires étaient grévistes ainsi qu'une trentaine de roulants de la ligne C du RER. Le directeur de Région a reçu une délégation séparément et pendant ce temps les grévistes ont pu interpeller Guillaume Pépy, directeur Grandes Lignes de la SNCF, qui prenait son TGV à la voie 1.

Le directeur de Région s'est engagé à examiner le problème et à recevoir à nouveau la délégation le 25 juillet. Visiblement il ne voulait pas qu'un autre débrayage ait lieu.

Et le 25 juillet, le directeur de Région accompagné du directeur d'établissement a donné satisfaction, en permettant d'une part au centre CFA SNCF de valider n'importe quel lycée qui aurait de la place pour que notre camarade redouble sa deuxième année de BEP en alternance, et d'autre part d'engager son embauche à la SNCF si aucun lycée n'était trouvé.

Au dépôt, le moral est au beau fixe...

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