Grève à la SNCM pour des effectifs supplémentaires.02/08/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/08/une1775.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Grève à la SNCM pour des effectifs supplémentaires.

A la SNCM, la compagnie de navigation qui assure la plus grande partie des transports de voyageurs entre Marseille et la Corse ou le Maghreb, l'importance du trafic en période estivale n'est pas sans conséquence sur le personnel. Cela a provoqué la grève des marins le 23 juillet sur le Méditerranée en partance pour Tunis.

Si la traversée pour la Corse ne dure que de huit à dix heures, celle vers la Tunisie atteint les 24 heures. Aussi les tâches et le nombre de marins sont différents. Mais de cela la direction de la SNCM n'a cure.

Lors des traversées pour la Corse, le retour se fait de jour, ce qui permet aux marins de nettoyer et de préparer une grande partie des cabines pour la nuit suivante où, là, les passagers voyageront de nuit. Par contre pour la Tunisie, où la traversée dure près de 24 heures, les passagers prennent place dans leur cabine très peu de temps après l'arrivée du navire à Tunis. Il faut donc, pour les marins, nettoyer et préparer en très peu de temps les cabines, un peu moins de quatre heures s'il n'y a pas de retard. C'est un gros travail quand on sait qu'un navire comme le Méditerranée transporte près de deux mille passagers et plus de 700 voitures.

La direction de la SNCM a tenté de faire l'innocente, en confondant les tâches qui incombent aux marins sur les navires faisant la traversée vers la Corse avec les tâches et les obligations qui incombent aux traversées vers la Tunisie ou les autres pays du Maghreb. Cela faisait une semaine que l'équipage avait signalé ce problème et demandait du personnel supplémentaire. Mardi 23 juillet à bord du Méditerranée les marins ont donc fait grève parce qu'il manquait du personnel pour faire le travail de préparation et de nettoyage des cabines.

Il a fallu cette grève pour que les marins obtiennent une corvée de 25 personnes supplémentaires pour les aider à cette escale.

Mais comme d'habitude, rien n'est définitif et ce renfort semble n'être accordé que pour cette traversée.

Face aux passagers énervés et fatigués qui attendaient sous le soleil, sur le port de Marseille, leur embarquement retardé par la grève, le directeur, au lieu de venir expliquer la situation et surtout accorder les 25 marins nécessaires, n'a su que faire appel aux CRS. Ceux-ci sont arrivés avec une dizaine de fourgons et ont monté la garde sur les quais.

Lorsque le directeur a fini par céder aux revendications des grévistes, l'embarquement a pu se faire à 19 h 30 et le Méditerranée a largué les amarres à 23 heures au lieu de 15 heures.

Il est dommage d'en arriver là, pour un problème élémentaire de travail et aussi de sécurité, sur un navire transportant plus de deux mille personnes. Il est aussi dommage que les passagers, venant pour certains de loin, restent à stationner sur le quai ou en gare maritime sans informations. Ce retard est sous l'entière responsabilité de la direction de la SNCM, qui n'arrête pas de rogner sur les effectifs et méprise aussi bien les marins que les passagers.

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