Pas de coup de pouce pour le Smic : le gouvernement annonce la couleur :28/06/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/06/une1770.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pas de coup de pouce pour le Smic : le gouvernement annonce la couleur :

Ça y est, le gouvernement l'a décidé : les travailleurs salariés au Smic ne bénéficieront pas cette année d'une revalorisation supplémentaire de leur salaire mensuel. Ils devront se satisfaire de l'augmentation de 2,4 % prévue par la loi pour suivre l'inflation annuelle et qui permet à peine de le faire.

Le nouveau gouvernement de droite ne faisait d'ailleurs pas grand mystère de ses intentions. Plusieurs jours avant même de rencontrer les représentants des diverses organisations syndicales à ce sujet, le Premier ministre laissait entendre au cours d'entretiens avec des journalistes qu'il n'envisageait pas sérieusement de donner un quelconque " coup de pouce " au Smic.

Année après année le nombre de " smicards " ne cesse d'augmenter, aujourd'hui c'est au bas mot 2 700 000 travailleurs, 14 % des salariés de ce pays, qui sont contraints de vivre, si l'on peut dire, avec le Smic, c'est-à-dire moins de 897 euros (5 877 F) par mois. Il y a dix ans encore, ils n'étaient que 8%.

L'opposition de la gauche parlementaire s'offusque et s'insurge contre cette décision du gouvernement de droite, oubliant un peu rapidement que Raffarin ne fait là que suivre l'exemple de son prédécesseur socialiste. Les centrales syndicales grommellent de leur côté. Raffarin et son gouvernement ont le toupet de les priver de concertation, ne faisant même pas semblant de négocier avec elles.

Vont-elles pour autant alerter les travailleurs, les préparer à la lutte indispensable, mettre sur pied un plan de riposte ? Pour l'instant elles se contentent en fait d'attendre l'ouverture des négociations qu'elles réclament sur " l'harmonisation " du Smic puisque, conséquence de l'application de la loi dite des 35 heures, il y a aujourd'hui six niveaux possibles de Smic. En principe, pour éviter que la diminution du temps de travail n'entraîne une diminution du salaire, la loi Aubry a prévu une garantie mensuelle calculée sur la base des 39 heures de travail hebdomadaire. Mais le Smic étant revalorisé automatiquement chaque année le 1er juillet, cette garantie mensuelle varie elle aussi suivant l'année du passage aux 35 heures pour les travailleurs de la branche concernée.

Pour l'instant il faut attendre le docte avis du Conseil économique et social sur cette harmonisation du Smic. Jospin pour sa part n'avait pas prévu de solution à ce problème avant 2005 ! Dans la continuité du gouvernement de gauche précédent, de négociations en concertations, Raffarin s'apprête donc à lanterner les syndicats qui avec complaisance s'apprêtent à moudre ce mauvais grain.

Au-delà de tout ce cinéma trompeur, c'est des intérêts des travailleurs qu'il s'agit, de ceux payés au Smic et des autres aussi dont la grande majorité ne gagnent guère plus, sans parler des chômeurs et des RMIstes. Par sa politique arrogante et provocante, c'est le gouvernement qui nous montre la nécessité de lui rendre la pareille en entrant en lutte pour imposer enfin des revenus décents pour tous les travailleurs et les chômeurs.

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