Michelin Ladoux (Clermont-Fd) : Trois ouvriers irradiés28/06/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/06/une1770.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin Ladoux (Clermont-Fd) : Trois ouvriers irradiés

A l'usine Michelin de Ladoux, à Clermont-Ferrand, trois ouvriers chargés de réparer une machine qui projette des rayons X sur la gomme ont subi un rayonnement ionisant. Les représentants CGT et SUD du CHDS ont alerté l'inspection du travail ainsi que les journalistes pour dénoncer le manque de sécurité.

C'est dans le bâtiment G39 qu s'est produit l'accident. Une machine TIP (Traitement Irradiation Produit) traite la gomme aux rayons X pour la vieillir. Elle fonctionne du matin au soir, en deux équipes, pour assurer l'alimentation en gomme d'une autre usine.

La ventilation étant tombée en panne, deux ouvriers d'entretien et un conducteur de machine sont alors entrés sans précaution particulière dans la salle contenant la machine et dont les murs sont revêtus de plaques de plomb.

Cette machine TIP a été mise au ralenti : elle a donc continué à fonctionner en émettant des rayons X. Il a fallu environ un quart d'heure pour que l'un des intervenants soit alerté par le bruit, un ronronnement continu, et par la lumière : un faisceau bleuâtre, typique de la présence d'un rayonnement ionisant. On a alors fait sortir immédiatement les trois réparateurs.

Mais ils avaient eu le temps d'être exposés aux radiations. Le visage congestionné, ils ont été conduits pour examens médicaux au centre anticancéreux Jean Perrin de Clermont-Ferrand, puis à l'institut Curie à Paris.

Les délégués CGT et SUD du CHS ont dénoncé une série d'anomalies et de manquements à la sécurité : le manque de formation et d'information du personnel d'entretien, envoyé sur un secteur particulièrement dangereux. Pourquoi l'absence de consignes de sécurité, claires, visibles et complètes concernant le mode d'intervention ? Ou bien encore, pourquoi a-t-il fallu attendre plusieurs jours après l'accident pour que les responsables du service fassent connaître l'existence d'un système de contrôle de l'extérieur du local ?

Pourquoi les ouvriers d'entretien touchés par le rayonnement n'avaient-ils pas été informés de la possibilité de vérifier la ventilation sans se croire obligés de remettre en route la TIP ?

Le directeur de l'usine de Ladoux prétend que " dans la Maison, on est toujours plus préoccupés par les hommes que par les pneus ", tout en admettant la nécessité de revoir le système de sécurité. Quel aveu !

Il serait temps en effet d'y penser. Car chez Michelin, comme dans beaucoup d'usines, on se préoccupe davantage de la production pour assurer les profits des patrons et des actionnaires que de la santé et même de la vie des travailleurs.

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