L'augmentation des transports franciliens : Transports en communs trop chers !28/06/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/06/une1770.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'augmentation des transports franciliens : Transports en communs trop chers !

En Ile-de-France, les transports en commun vont augmenter au 1er juillet, comme chaque année. Cela se traduira par des ponctions supplémentaires sur les usagers, qui sont en majorité les moins bien nantis. Mais cela risque aussi de se traduire par la diminution de la part des transports en commun, avec des conséquences calamiteuses maintes fois dénoncées.

Le tarif du ticket de métro vendu à l'unité ne changera pas : il faut dire qu'il avait augmenté de 6,25 % l'an dernier. Mais le carnet de dix tickets, la carte Orange, la carte pour les étudiants (carte " Imagine R ") que la RATP avait lancée à grand renfort de publicité, sont, eux, tous concernés par la nouvelle hausse qui devrait rapporter 2,77 % en plus à la RATP.

Cette décision a été prise par le conseil d'administration du Syndicat des transports d'Ile-de- France (Stif), dans lequel les représentants de la droite et de la gauche cohabitent, avec dix-sept représentants du gouvernement et autant d'élus de la Ville de Paris, des départements d'Ile-de-France et du Conseil régional. La gauche, minoritaire, a voté contre. La droite s'est abstenue. Et le préfet de région a pu - grâce aux représentants de l'Etat - imposer cette décision.

Pour justifier la hausse, le conseil d'administration du Stif explique que " le prix du billet en carnet en Ile-de-France reste inférieur au prix couramment pratiqué dans les grandes agglomérations " de province. Mais cela signifie tout simplement que les tarifs des transports en commun dans les agglomérations de province sont trop élevés ! On explique aussi que les usagers franciliens devraient s'estimer heureux car " le prix de la carte Orange correspond en moyenne à 38 % du prix de revient du transport et à 19 % pour un salarié bénéficiant du remboursement de la moitié du prix de la carte Orange ". Mais si la situation est plus défavorable à l'usager en province, pourquoi ne pas égaliser vers le bas, en diminuant les tarifs des transports en commun dans les agglomérations de province ? Il en va de la préservation du pouvoir d'achat des usagers, et aussi de celle de l'environnement. Car en baissant le tarif des transports en commun, voire en les rendant gratuits pour les usagers, il est évident que leur fréquentation augmenterait considérablement. Ce qui nécessiterait d'en prévoir davantage.

Ces dernières années, les gouvernements - et en particulier leurs ministres de l'Environnement - n'ont pas été avares de discours sur la nécessité de développer les transports en commun. Corinne Lepage, qui fut ministre de Juppé, fit passer à la fin de 1996 une " loi sur l'air " qui rendait obligatoires des " plans de déplacements urbains " dans les grandes agglomérations, censés favoriser les modes de déplacements autres que la voiture. Mais les gouvernements se sont bien gardés de financer un développement général des réseaux de transports en commun qui desserve correctement les banlieues et l'intérieur des départements. Et en Ile-de-France où les ministres ont directement leur mot à dire pour fixer les tarifs, ceux-ci n'ont jamais baissé, bien au contraire.

Pourtant, la première mesure permettant de favoriser l'usage des transports en commun serait de les rendre plus accessibles financièrement. Ce ne serait pas du luxe pour les usagers et cela serait du meilleur effet pour l'air, le bruit et l'environnement qui se dégrade.

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