Whirlpool(Amiens) : Toujours plus de licenciements pour encore plus de profits14/06/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/06/une1768.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Whirlpool(Amiens) : Toujours plus de licenciements pour encore plus de profits

La direction de l'entreprise Whirlpool était présentée par les notabilités d'Amiens, il y peu de temps encore, comme préoccupée par le social. C'était, disaient-ils, une des premières en France à réduire le temps de travail. Elle formait des dizaines de jeunes en CAP de maintenance au sein de l'usine.

Derrière cela, il y avait le fait que les actionnaires empochaient les subventions liées au passage en RTT sauce de Robien, puis sauce Aubry, en imposant plus de flexibilité à leurs ouvriers. Quant aux jeunes, ils devaient se contenter du travail sur chaîne pour tout apprentissage. Et pour cela aussi, les patrons touchaient des subventions publiques.

A présent, la direction officialise son intention de licencier, d'ici à la fin de l'année, 360 des 900 travailleurs de l'usine picarde. Il faut ajouter à ce chiffre plus d'une centaine d'intérimaires dont le contrat n'a pas été renouvelé, ainsi que tous les salariés des entreprises sous-traitantes directement menacées.

" Il y a des salauds là-dedans. Tous ceux qui ont choisi de nous jeter comme des malpropres ! ", enrageait un ouvrier à la sortie de l'usine. Le PDG annonce que l'entreprise fait des bénéfices, mais que puisqu'ils n'atteignent pas la barre de 6,3 % exigés par les actionnaires, le tiers des salariés doit être jeté à la rue. Et le jour même où le numéro un du gros électroménager annonçait son intention de licencier, il achetait le groupe polonais Polar pour près de 40 millions d'euros ! Ces millions proviennent de l'argent public versé, soi-disant, pour créer des emplois.

Les patrons vont donc licencier des centaines de travailleurs grâce à l'argent public. Le total des subventions publiques versées à l'entreprise (63 millions d'euros) couvre en effet largement le prix d'achat de l'usine polonaise où va être délocalisée la production. Les impôts versés par les futurs chômeurs auront, eux aussi, servi à les jeter à la rue !

La direction voudrait éviter les mouvements de colère en promettant que les licenciés seront reclassés dans la région. Mais où ? Pas à Magneti-Marelli, Honeywell, Yoplait ou Curver qui ont fermé récemment. Des milliers d'emplois industriels ont été supprimés dans l'agglomération depuis quelques années.

Le député communiste Maxime Gremetz a promis d'interpeller le ministre du Travail et des Affaires sociales. Qu'est-ce que cela peut changer ? D'autant que ce ministre s'affiche ouvertement dans le camp des patrons. Les travailleurs ne pourront compter que sur eux-mêmes et sur leurs luttes pour faire reculer les licencieurs.

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