Un exemple : Les restrictions du droit de grève déjà utilisées à La Poste14/06/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/06/une1768.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Un exemple : Les restrictions du droit de grève déjà utilisées à La Poste

Interrogé en 1999 par des sénateurs constamment désireux de fixer un " service minimum " en cas de grève, le directeur du personnel de La Poste indiquait les différents procédés d'ores et déjà employés pour assurer ce qu'il appelle " la continuité du service ".

Les réquisitions et les désignations sont les moyens " classiques " utilisés dans la Fonction publique, expliquait-il, ajoutant que si les réquisitions ne sont " mises en oeuvre que dans des circonstances exceptionnelles ", " les désignations, en revanche, sont utilisées couramment à La Poste pour assurer un service minimum, ou plutôt un minimum de service ". Le cas où des personnels de direction seraient tentés par la grève a même été prévu : " Les chefs d'établissement " et autres " personnels qui occupent des fonctions d'autorité et de responsabilité " sont soumis à " un système de désignation permanent qui ne permet pas à ces personnels de quitter leur poste ".

Il existe aussi d'autres moyens que La Poste tente d'appliquer à l'encontre de grévistes. Le responsable du personnel cite le préavis demandé aux syndicats et il admet aussi, en termes choisis, l'existence de ce que les salariés appellent des " centres de tri parallèles " :

" Nous avons mis en place un système de régulation nationale et, depuis 1995, nous avons neuf centres de traitement et d'entraide, deux sont en région parisienne, les autres sont répartis sur l'ensemble du territoire. Ces centres ont vocation à être sollicités en permanence pour assurer l'écoulement du trafic, soit en cas de surcharge momentanée, soit à cause d'un incident grave, voire d'un conflit social. Nous avons doublé nos circuits traditionnels par un système de régulation qui permet de pallier le manque de fonctionnement d'un centre ou d'une partie du réseau ".

Une autre pression à l'encontre des mouvements sociaux consiste à retirer une journée de paye même pour un débrayage limité. L'" amendement Lamassoure ", du nom d'un parlementaire de droite a, en 1987, rétabli la retenue du " trentième indivisible " instituée une première fois en 1961. Comme l'explique le responsable de La Poste, " depuis août 1987, les préavis de grève déposés prévoient au minimum des arrêts de 24 heures et, dans les faits, les grévistes cessent le travail pour une durée qui correspond à une journée de travail, puisque quelle que soit la durée de l'arrêt, la retenue opérée est de 1/30e ".

Les restrictions au droit de grève ne manquent donc pas. Mais les raisons qui obligent les salariés à la faire non plus.

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