ST Microélectronics Rousset (Bouches-du-Rhône : Grève pour les salaires14/06/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/06/une1768.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ST Microélectronics Rousset (Bouches-du-Rhône : Grève pour les salaires

A l'usine Thomson de Rousset, près d'Aix-en-Provence, les opérateurs se sont mis en grève pour des augmentations de salaire.

C'est une usine de fabrication de puces électroniques qui fait partie du groupe ST Microélectronics, soit 40 000 salariés dont 10 000 en France. A l'usine de Rousset travaillent près de 2 700 personnes dont beaucoup d'ingénieurs et cadres et 1 000 opérateurs ouvriers. Une grande partie du personnel, pour le nettoyage, la mise en place des salles blanches, etc., est employé par des entreprises sous-traitantes ou d'intérim, même si certaines travaillent depuis le début pour Thomson et ne travaillent que pour lui.

Les opérateurs ouvriers, dont 338 sont intérimaires ou en CDD, travaillent sur machines dans " les salles blanches " à la fabrication des puces, ou bien aux expéditions par exemple.

Vendredi 31 mai après plusieurs journées de débrayages partiels, 450 opérateurs des unités " 6 pouces " et " 8 pouces " se sont mis en grève.

Ils avaient appris, il y a trois semaines, que la direction divisait par deux ou trois l'augmentation découlant des coefficients dont la liste d'attribution avait été prévue. Par exemple, un salarié ayant sept ans d'ancienneté qui aurait dû toucher 300 F d'augmentation n'en toucherait que 150.

Or les salaires sont déjà très bas. A l'embauche, c'est le Smic. Au bout de deux ans dans l'entreprise un opérateur touche 7 000 F.

Et cela rapporte gros aux actionnaires : le bénéfice net obtenu en 2000 par le groupe ST Microélectronics avait été de 1,4 milliard de dollars, mais les ouvriers n'en avaient pas vu la couleur. En 2001, en raison, paraît-il, de la crise des nouvelles technologies, les augmentations avaient été minima. Mais, malgré la reprise en 2002, la direction prévoit donc de rabioter encore. Or, ce groupe est actuellement au 3e rang mondial sur le marché.

Pour appuyer les négociations, vendredi 31 mai, les syndicats CGT, CFDT et CFTC ont appelé le poste de jour à faire grève. Grève qui a été reprise par le poste suivant.

Les syndicats présentent comme revendications : 5 % d'augmentation des salaires avec un minimum de 100 euros, la revalorisation de l'intéressement de 1 500 euros, et le passage des 338 intérimaires et CDD en CDI.

Durant plus d'une semaine, les portes ont été fermées et l'approvisionnement de l'usine en matières premières impossible. La direction a assigné cinq délégués en justice, jeudi 6 juin, pour " entrave à la liberté du travail ".

Craignant l'arrivée de CRS, et discernant une bonne volonté patronale dans la promesse " d'avancées ", et de " réflexion ", les syndicats ont conseillé de débloquer la porte. Les grévistes du piquet de grève, une quarantaine, sauf un, ont été d'accord, sans discussion, et à partir du samedi 8 juin les camions entraient à nouveau dans l'usine. Assurée par les intérimaires, les CDD et des non-grévistes, la production a repris en partie, mais le rendement n'y est pas.

La reprise du travail se profile à l'horizon. Il reste que ce mouvement est le plus important que l'entreprise ait connu. Et les grévistes pensent que la direction a eu chaud, et qu'elle sera, à l'avenir, plus respectueuse à l'égard des travailleurs.

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