Quand le FMI pousse au pillage14/06/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/06/une1768.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Quand le FMI pousse au pillage

Le FMI n'a cessé de faire pression sur le gouvernement malgache, au milieu des années quatre-vingt-dix pour qu'il libéralise ses échanges commerciaux, ouvre son économie aux investisseurs étrangers, en contrepartie d'un prêt de 118 millions de dollars sur trois ans. Le gouvernement malgache a obéi aux injonctions du Fonds monétaire international : les étrangers ont eu le droit de posséder des terres, tandis que les taxes à l'exportation étaient supprimées. Les multinationales étrangères ont multiplié les investissements à l'instar de cette filiale de Rio Tinto, l'une des plus grandes compagnies minières du monde, dont le siège est à Londres, et qui s'est plus particulièrement intéressée à l'extraction d'ilménite dont la transformation devrait servir à fabriquer un pigment blanc pour les peintures et les matières plastiques. Son projet, s'il voit le jour, devrait lui rapporter entre 25 et 50 millions de dollars par an. La filiale de Rio Tinto devrait alors exploiter une mine couvrant 6000 hectares situés le long de 65 km de côte, mettant ainsi en danger nombre d'espèces animales et végétales endémiques (espèces qui n'existent nulle part ailleurs).

Cela inquiète l'association World Rainforest Movement (WRM) qui explique que la multinationale Rio Tinto " a un passif épouvantable en terme de violations des droits de l'homme et de la nature, de l'Indonésie à l'Afrique du Sud (du temps de l'Apartheid) et au Brésil ". Connue également pour la violation des droits syndicaux des mineurs, cette compagnie minière a déjà dépensé près de 30 millions de dollars pour évaluer les réserves en minerai. Une fois la situation politique stabilisée à Madagascar, elle espère bien rentrer dans ses fonds.

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