Pompes Funèbres Générales (Le Mans) : Nous ne laisserons pas notre patron nous enterrer14/06/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/06/une1768.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Pompes Funèbres Générales (Le Mans) : Nous ne laisserons pas notre patron nous enterrer

Les pompes funèbres Masson, près du Mans, emploient 25 salariés, avec des conditions de travail intenables : certaines semaines, nous travaillons 50 à 60 heures qui ne sont pas comptées en heures supplémentaires alors que l'accord sur les 35 heures des Pompes Funèbres limite le temps de travail à 46 heures par semaine. Les plannings sont tellement serrés entre deux cérémonies que l'on ne peut même pas prendre de pause déjeuner et que l'on doit traverser le département en dépassant les limites de vitesse sur la route pour être à l'heure aux cérémonies.

En astreinte, les employés doivent à n'importe quelle heure de la nuit aller chercher un corps accidenté par exemple, avant de reprendre le lendemain leur journée de travail normale. Et tout cela pour un salaire équivalent à 5 600 F à 6 200 F net par mois pour un chauffeur-porteur, et juste un 13e mois en plus.

Le patron, en fait, ne respecte même pas la loi. Il y a quelques mois, le syndicat CGT avait alerté l'inspection du travail qui avait relevé des infractions sur la durée du temps de travail, sur les temps de repos et sur le paiement des heures supplémentaires ainsi que sur la non-conformité sanitaire et électrique des locaux. Mais les patrons savent mépriser la loi lorsqu'elle est encore trop gênante pour eux et celui-ci n'a pas tenu compte du rapport de l'inspection.

A force de pousser le bouchon, nous nous sommes mis en grève lundi 3 juin, non seulement pour l'obliger à respecter nos droits mais aussi pour des augmentations de salaires. Le mépris des dirigeants est tel qu'ils ont réussi à rallier à nous certains des jeunes commerciaux qui, eux aussi, en ont assez des pressions et du chantage à la mutation. De plus, le lendemain, quelques camarades d'Alençon nous ont rejoints dans la grève.

En fait, si le centre du Mans compte 25 salariés, les Pompes Funèbres Générales sont un groupe qui compte 4 600 salariés en France, et qui lui-même appartient à un groupe financier américain, SCI. L'entreprise a donc les moyens, et lorsqu'on nous dit à chaque fois qu'il n'y a pas de quoi augmenter les salaires, on a des doutes. On aurait sûrement des surprises en ouvrant les comptes du groupe et des actionnaires...

Le travail a repris sans que les revendications de salaires soient satisfaites, le patron a dû s'engager sur le respect de nos droits. Pour l'instant il s'en tire à bon compte, mais qu'il fasse attention car sur les salaires le mécontentement persiste.

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