Champagne Vranken Epernay (Marne) : Une grève pour les salaires14/06/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/06/une1768.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Champagne Vranken Epernay (Marne) : Une grève pour les salaires

Le 1er juin, le groupe Vranken, propriétaire de vignobles de champagne, rachetait la maison Pommery au groupe de luxe LVMH pour la modique somme de 180 millions d'euros. Grâce à cette acquisition, le groupe devient le deuxième opérateur champenois, avec un chiffre d'affaire de 230 millions d'euros, grâce à la vente d'environ 15 millions de bouteilles.

Les salariés du groupe ont alors décidé de réclamer une part des bénéfices et ceux du site de Bouzy, près d'Epernay, ont décrété la grève générale le mardi 4 juin. 90 % des ouvriers de production et des caristes ont arrêté le travail pour revendiquer une prime de 228 euros, la titularisation des intérimaires et l'embauche d'effectifs supplémentaires pour améliorer les conditions de travail sur certains postes.

Le 6 juin, ils étaient rejoints par les employés de la maison Mumm-Perrier-Jouët pour une manifestation à Epernay. Les ouvriers étaient contents de se retrouver en manifestation ensemble pour la première fois.

Après une semaine de grève, la direction de Vranken a proposé une prime annuelle de 549 euros brut qui sera versée en... décembre 2002. Cela ne satisfait pas vraiment les grévistes qui durcissent leur mouvement en empêchant les camions d'entrer et de sortir et en s'adressant aux intérimaires qui remplacent les ouvriers en grève.

Le 11 juin au soir, le responsable de la CGT viticole de la Marne est venu en personne donner les dernières propositions de la direction. Alors que d'habitude les réunions se tenaient à l'extérieur de l'entreprise, le responsable CGT demandait de la faire à l'intérieur, pour empêcher sans doute les candidates de Lutte Ouvrière de la circonscription, qui avaient apporté leur soutien aux grévistes depuis le début, d'y assister.

A cette réunion, la reprise du travail était décidée sur les dernières propositions de la direction :

  • Une prime de 500 euros net en décembre 2002
  • Une prime mensuelle de 75 euros minimum à compter du 1er janvier 2003 mais qui reste à négocier
  • Une négociation sur les conditions de travail le 17 juin.
  • Pour le paiement des jours de grève, la journée du 11 juin sera payée, les autres retraits se faisant sur 6 mois.

    Si les ouvriers n'ont pas obtenu tout ce qu'ils réclamaient, ils ont montré au patron qu'ils n'étaient pas prêts à se laisser faire et qu'ils voulaient bénéficier des profits engrangés par Vranken.

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