Alcatel : Nouveau plan de suppressions d'emplois14/06/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/06/une1768.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alcatel : Nouveau plan de suppressions d'emplois

Mercredi 5 juin, la direction d'Alcatel a annoncé un nouveau plan de 455 suppressions d'emplois dans l'optronique sur les 1805 qui restent. Un peu plus de la moitié seulement des salariés présents au printemps 2000 seront encore là fin 2002 (1350 sur 2400).

Tous les sites sont touchés. Que ce soit Nozay, Lannion ou Illkirch en France, mais aussi Gatineau au Québec, dont le centre sera fermé, Plano au Texas, Livingstone en Ecosse et une activité vendue au Pays-Bas.

A Illkirch près de Strasbourg, le centre qui produisait des téléphones portables, à la suite de la surproduction de ceux-ci, avait été reconverti au printemps 2001 en usine d'assemblage de systèmes optiques utilisés dans les réseaux optiques de communication. Il y a tout juste un an, le développement de l'optique paraissait illimité. Des opérateurs privés espérant des gains rapides et faciles se lançaient dans des opérations de réseaux intercontinentaux. Mais tout cela vient de se dégonfler aussi rapidement car les bénéfices ne sont pas au rendez-vous. C'est comme si ces opérateurs avaient créé des autoroutes avec très peu de voitures pour les emprunter alors que ces autoroutes se terminent par des chemins vicinaux. Ainsi le dernier en date de ces opérateurs, KPNQwest, qui avait installé un réseau de 25 000 km de fibres optiques à travers l'Europe, vient de déposer son bilan.

Conséquence : les fabricants revoient sérieusement leurs prévisions à la baisse. Ainsi Alcatel explique que le niveau de ventes de 2000 ne sera atteint que vers la fin de la décennie. Avec un développement totalement anarchique basé sur le gain à court terme, les crises capitalistes décrites par un certain Marx au 19e siècle sont décidément plus que jamais d'actualité !

Et pour les financiers, une fois qu'on est en face de la crise, c'est aux salariés de payer les pots cassés. Alcatel a déjà plusieurs fois résolu ce problème, si l'on peut dire, en externalisant plusieurs centres de production à Flextronics, Jabil, Sanmina... Elle voudrait sans doute bien continuer, mais ces trusts de la sous-traitance ne sont pas intéressés par les centres de Lannion et d'Illkirch car il n'y a plus de production rentable pour eux.

Alors, dans ces centres où les conséquences sur l'emploi risquent d'être les plus catastrophiques, la direction d'Alcatel propose aux organisations syndicales " un accord de méthode " pour " trouver ensemble un nouveau projet industriel permettant le maintien de l'emploi ".

Des PME ou d'autres entreprises feraient donc ce qu'Alcatel est incapable de faire ? C'est évidemment du pipeau, et simplement un nouveau plan pour " discuter " avec les syndicats et surtout endormir les salariés. Mais ce n'est pas une solution pour ceux-ci, qui n'ont aucune raison d'accepter de payer les frais de l'anarchie capitaliste.

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