Raffarin et le Smic : Coup de frein, plus sûr que coup de pouce07/06/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/06/une1767.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Raffarin et le Smic : Coup de frein, plus sûr que coup de pouce

Y aura-t-il le traditionnel " coup de pouce " sur le Smic après les élections ? Pour l'instant, le nouveau Premier ministre Raffarin refuse de se prononcer, quand il ne laisse pas entendre qu'il n'en sera rien : " Il ne saurait être question d'évoquer un coup de pouce sans en mesurer les conséquences sur la situation économique et surtout sur l'emploi ".

Si le Smic est révisé chaque année au 1er juillet en fonction de l'indice des prix, les gouvernements précédents, lorsqu'ils s'étaient installés au pouvoir, avaient voulu faire un geste en augmentant un peu plus le salaire minimum. Ainsi, Juppé en 1995, après les discours démagogiques de Chirac sur la " fracture sociale " durant la campagne présidentielle, avait accordé une hausse de 4 % du Smic, soit 2,5 % de plus que l'augmentation légale. Jospin avait fait de même en 1997, pour justifier l'appellation de gauche de son gouvernement.

Ces " coups de pouce " restaient non seulement épisodiques, mais symboliques et étaient loin d'une véritable revalorisation du Smic. Mais même cela, Raffarin ne semble pas décidé à l'accorder. Premier ministre d'un gouvernement de droite, il mène actuellement la campagne électorale de son camp, et entend faire savoir à son électorat qu'il sera ferme face aux revendications des salariés, en même temps qu'il promet des baisses d'impôts qui bénéficieront majoritairement aux plus riches. Au-delà de l'électorat traditionnel de droite, Raffarin cherche à séduire aussi celui de Le Pen - ou du moins celui qui vote Le Pen dans les beaux quartiers - en lui montrant que la droite dite traditionnelle offre les mêmes garanties quant à la défense des intérêts des possédants.

Les smicards - et aussi beaucoup d'autres salariés dont le salaire dépend en fait du niveau du Smic - feront alors probablement les frais des démonstrations de " rigueur " économique de Raffarin, après avoir fait les frais de celle de Jospin.

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