Des travailleurs des télécoms sous les fenêtres de Bercy07/06/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/06/une1767.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Des travailleurs des télécoms sous les fenêtres de Bercy

Jeudi 30 mai, 400 travailleurs de plusieurs entreprises des télécoms ont manifesté à Paris sous les fenêtres du ministère des Finances et de l'Industrie, à Bercy, pour dénoncer les plans de licenciements à répétition dans cette branche. Cette manifestation était à l'initiative de quelques militants, notamment de la CGT, de Solectron Longuenesse (Pas-de-Calais) et d'Ericsson Massy (Essonne) qui se battent le dos au mur, chacun dans sa propre entreprise, alors qu'il ne se passe pas un mois sans que soient annoncées des suppressions d'emplois chez tous les constructeurs, sous-traitants ou opérateurs de la téléphonie.

Solectron : licenciements dans deux centres

La plus grosse délégation (250 manifestants) était composée de travailleurs de l'usine Solectron de Longuenesse, dont la fermeture est annoncée pour la fin de l'année 2002. Cette ancienne usine de fabrication de centraux téléphoniques d'Ericsson a été vendue par le fabricant suédois en 2000 au trust américain Solectron. A l'époque, Ericsson faisait le chantage aux travailleurs : " Soit c'est Solectron, soit c'est la fermeture de l'usine dans les deux ans ". Cela a été Solectron... et la fermeture au bout de trois ans ! Les fabrications vont être transférées à Bordeaux et 440 travailleurs jetés à la rue, dans une ville et une région où le chômage est déjà une véritable catastrophe.

Un autre site Solectron, celui de Pont-de-Buis (Finistère), touché par des restructurations avec 200 suppressions d'emplois, était également représenté.

Ericsson Massy : licenciements et " externalisation "

80 travailleurs d'Ericsson Massy étaient là pour s'opposer à la fois au plan de 239 licenciements annoncés pour octobre, mais aussi au projet de vente des 188 salariés du département Recherche et Développement. Ainsi en un an, après un premier plan de licenciements l'an dernier, le site de Massy, qui comptait un effectif de 1 300 salariés, va être réduit à 550.

MARINE COMMUNICATION : ALCATEL RESPONSABLE

Parmi quelques autres, une délégation de militants syndicaux de Marine Communication, dont les 880 salariés sont menacés de dépôt de bilan, était venue dénoncer la responsabilité du trust français Alcatel dans la situation dans laquelle ils se trouvent. Une grande partie de ces travailleurs sont issus d'une " externalisation " d'une activité d'installation de petits centraux privés, à la société Marine Communication. Aujourd'hui, ils attaquent Alcatel devant le tribunal des Prud'hommes pour exiger leur réintégration dans Alcatel.

Partout les mêmes coups tordus contre l'emploi

Les uns et les autres, nous avons pu crier notre révolte contre la politique des patrons, qui consiste à faire payer aux travailleurs le maintien des profits pour les actionnaires.

Pendant qu'une délégation était reçue par trois sous-fifres du ministre Mer, nous avons pu échanger nos expérience et vérifier, s'il en était besoin, que ce sont partout les mêmes mensonges et les mêmes coups tordus que les patrons utilisent contre nos emplois.

La délégation est évidemment sortie bredouille de son entretien, sur un : " On vous écrira ". Cela a été pris comme une anecdote par les manifestants, car personne, évidemment, n'avait la moindre illusion sur la volonté de ce ministre, ex-représentant du Medef et grand licencieur lui-même, de prendre parti contre la politique des patrons.

Partager