Quand le PS fait semblant d'être à gauche10/05/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/05/une1763.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Elections présidentielles

Quand le PS fait semblant d'être à gauche

Cela pourrait s'intituler : le Parti Socialiste prend les électeurs pour des billes... En effet, mardi 7 mai, le Comité national du PS a adopté son programme pour les législatives de juin. Dès son premier chapitre, il promet « des emplois plus nombreux, moins précaires et mieux rémunérés ». Il y est question de relever le Smic et les minima sociaux, de « renforcer les services publics », de « refuser toute nouvelle privatisation des services- publics », de l'attachement à la retraite à 60 ans - alors qui il y a quelques semaines, en pleine campagne du premier tour, les « rivaux » Jospin et Chirac avait signé d'un même élan à Barcelone un projet pour lui tordre le coup. Enfin, cerise sur le gâteau, le nouveau projet du PS parle même d'élargir l'assiette des cotisations sociales patronales !

Inutile de se frotter les yeux. C'est bien signé d'une vingtaine de dirigeants du PS, dont une brochette de ministres sortants, des gens qui voudraient faire croire qu'ils sont subitement devenus partisans d'une politique contraire à celle qu'ils ont appliquée, cinq années durant, au gouvernement. Pas gênés, décidément !

Bien sûr, ce n'est pas crédible. Alors, comme au théâtre de Guignol, les dirigeants du PS se répartissent les rôles. Ainsi, Strauss-Kahn a fait son numéro de « méchant » à la réunion où se discutait ce nouveau programme, en disant - et surtout en faisant répéter dans les journaux : « Ici on est sous le contrôle de l'extrême gauche, je m'en vais ».

Strauss-Kahn, ancien ministre des Finances, est vraiment impayable dans son rôle. Et Martine Aubry aussi, elle qui est le principal auteur du projet « gauchiste » du PS et dont il n'est pas inutile de rappeler qu'elle siégeait à la direction du groupe Péchiney avant de devenir la ministre du Travail d'un gouvernement qui n'a pas empêché un seul licenciement collectif.

C est précisément parce que nombre d'électeurs populaires et ouvriers n'ont pas oublié tous les coups portés au monde du travail sous le gouvernement Jospin, et avec sa complicité, que le véritable programme de Jospin - son bilan gouvernemental - lui a valu l'échec que l'on sait à la présidentielle. Alors, sans rien renier de ce qu'elle a fait, la gauche gouvernementale essaye de donner le change. Et elle sort le fond de teint pour tenter de se redonner des couleurs. Rien de tel qu'un coup de rose sur les pommettes avant de revenir devant les électeurs. On le sait, les promesses et programmes d'avant-élection n'engagent que ceux qui y croient.

Alors, les dirigeants du PS en rajoutent. Lors de la manifestation du 1 ` Mai, on a vu des ministres de Jospin s'essayer à chanter L 'Internationale devant les caméras... tout en appelant à voter Chirac le 5 mai ! Passé la présidentielle, les mêmes continuent leur pantomime : objectif, les législatives. C'est ce que la presse appelle « le cap à gauche du PS »...

Une comédie qui, même après quelques semaines du nouveau gouvernement de droite de Raffarin, aura bien du mal à faire oublier le bilan néfaste, pour le monde du travail, de cinq années de gouvernement du PS et de ses alliés de la gauche plurielle.

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