VDM (Lucé - Eure-et-Loir) : Le patron a cédé26/04/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/04/une1761.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

VDM (Lucé - Eure-et-Loir) : Le patron a cédé

C'est dans la nuit du mercredi 10 au jeudi 11 avril que la grève avec occupation entamée le mardi 2 chez Video Digital Mutimédia (VDM) s'est jouée. Rappelons que cette usine de reproduction de cassettes vidéo située dans la banlieue de Chartres doit fermer fin avril, à la suite du dépôt de bilan de VDM (voir LO NE 1759).

Ce n'est qu'une semaine après le début du conflit que le PDG a fait l'effort de se déplacer du siège de la société (situé à Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine) sur le site de Lucé, pour se rendre compte par lui-même de la situation. Eh bien, il a pu mesurer la colère et la détermination des grévistes, qui continuaient à vendre directement le stock de cassettes entreposé dans l'usine. Il a surtout pu constater qu'un dispositif était prêt à enflammer les palettes et la paille disposés sous des bobines contenant des originaux de films et valant une petite fortune. Et que nous ne plaisantions pas en disant que, si nous étions jetés dehors sans un sou... il ne resterait plus rien au patron non plus.

Il a alors trouvé les mots pour convaincre l'administrateur judiciaire - qui n'avait pas prévu de venir - de se déplacer le jour même à Lucé, afin de négocier les conditions de fermeture de l'usine. Cette négociation a duré toute la nuit, jusqu'à 5 h 30 du matin, en présence d'une cinquantaine de grévistes, dont certains collègues de Courbevoie venus nous soutenir.

Finalement les salaires vont être versés jusqu'à fin avril et les jours de grève seront payés. Au-delà, en comptant les mois de préavis, la prime légale de licenciement et la rallonge qu'accorde le patron, chacun d'entre nous va toucher une somme de l'ordre de 90 000 F, qui permettra de se retourner un peu. Et 15 réclassements sont prévus dans un entrepôt de VDM implanté à Chartres.

Bien sûr, on ne peut pas vraiment parler de victoire, puisqu'au bout il y a tout de même 65 licenciements sur Lucé. Mais on peut dire que nous sortons la tête haute de cette lutte. C'est pourquoi nous avons organisé, dès le lendemain, une fête près d'un étang voisin, où nous nous sommes retrouvés à une cinquantaine, malgré le fait que cela avait lieu en extérieur. Nous comptons bien rester en contact avec les sites VDM de Chartres et de Courbevoie, qui ne sont pas à l'abri de licenciements, et pour vérifier que l'accord signé par la direction est réellement appliqué.

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