Les " itinéraires de découverte " de Lang26/04/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/04/une1761.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Les " itinéraires de découverte " de Lang

Des économies dont patissent les enfants

Le ministère de l'Education nationale a rendu publique la circulaire préparant la prochaine rentrée scolaire dans les écoles primaires, les collèges et les lycées. Elle précise notamment la dernière innovation lancée par Jack Lang, concernant les collèges, baptisée les " itinéraires de découverte ".

Cette réforme, qui s'inscrit dans ce que proposait Allègre, voudrait consacrer deux heures par semaine afin que les élèves suivent des cours pluridisciplinaires sur des thèmes choisis dans quatre domaines, nature et corps humain, arts et humanités, langues et civilisation, création et techniques. Dans certains cas, pour les élèves en grande difficulté, les heures consacrées à ces " itinéraires " pourront être remplacées par deux heures d'aide et de soutien.

Mais qu'en est-il des moyens donnés pour mieux enseigner, de l'allégement du nombre d'élèves par enseignant, nécessaire pourtant pour aider les enfants en difficulté ? Et ce, pas seulement une heure ou deux dans la semaine, mais à chaque cours.

Dans un des textes de cette circulaire intitulé " Qu'apprend-on au collège ? ", le constat suivant est fait : " II n'est pas tolérable que 5 à 10 % des enfants qui arrivent en 6ème éprouvent encore de graves difficultés à lire et à écrire... Notre système peut cacher une ségrégation sociale et culturelle... Ce collège pour tous doit être aussi un collège pour chacun. "

Il devrait en découler une augmentation du nombre d'enseignants. Or on constate, au contraire, que la réforme aboutit à une diminution des heures d'enseignement, ce qui permet de faire des économies en personnel enseignant. Ainsi, pour l'enseignement du français, dans les années 1970, un professeur de français s'occupait de deux classes ; aujourd'hui il s'occupe de quatre classes, voire plus. Cela signifie que les heures d'enseignement du français pour les collégiens n'ont cessé de diminuer, permettant d'éviter d'augmenter le nombre de professeurs. Les moyens attribués pour l'apprentissage de la langue, la lecture et l'écriture ne font eux aussi que décroître. Quant au nombre d'élèves dans les classes de collège, il n'a fait qu'augmenter. Ce ne sont donc pas deux heures en petits groupes qui suffiront à aider les élèves en perdition tout le reste de la semaine. Ce que les ministres successifs présentent comme des innovations pédagogiques ne sont en fait que des occasions de diminuer les moyens pour l'éducation, pour faire des économies budgétaires. Ceux qui en pâtissent sont les enseignants bien sûr, dont les conditions de travail s'aggravent, mais en même temps, et surtout, les jeunes, et en particulier ceux des quartiers et cités populaires.

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