Dans l'enseignement : Les conseillers principaux d'éducation arnaqués26/04/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/04/une1761.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Dans l'enseignement : Les conseillers principaux d'éducation arnaqués

Alors que le gouvernement se dit chaque jour préoccupé des problèmes de sécurité, la manière dont il se moque des conseillers principaux d'éducation (CPE), chargés d'assurer le bon déroulement de la vie scolaire dans les collèges et les lycées, est significative de la façon dont il envisage la question. Beaucoup de paroles, mais pas un centime pour embaucher le personnel nécessaire.

Au mois de décembre, le ministère a décidé que le passage aux 35 heures serait assorti d'une annualisation : 1 600 heures à faire sur l'année. Compte tenu de périodes où les établissements scolaires sont fermés, l'année comporte 39 semaines de présence. Le compte est vite fait : 1 600 heures divisées par 39 égalent 41 heures 30 environ de travail par semaine, soit deux heures et demie de plus qu'aujourd'hui. Le ministère a décidé d'autre part d'imposer aux CPE des périodes d'" astreinte " en dehors des heures de cours, pendant lesquelles ils seraient mobilisables en cas de problèmes dans l'établissement. Le but, en augmentant de fait la durée de travail des CPE, est de réduire au plus juste le nombre de postes.

Face à l'indignation que ce décret a soulevée, le ministère promit de le revoir. Mais jusqu'à la fin mars rien n'est sorti du ministère de l'Education nationale, qui a fait savoir qu'à la suite d'un désaccord avec le ministère du Budget, les promesses faites quelques mois auparavant aux CPE pouvaient être considérées comme nulles et non avenues. Aujourd'hui, devant les protestations renouvelées, dont une manifestation le 28 mars et des protestations aux QG de campagne de Chirac et Jospin, des négociations sont à nouveau en cours avec les syndicats.

L'attitude du gouvernement est d'autant plus révoltante que, même sans parler des postes nécessaires pour permettre une réelle réduction du temps de travail, il aurait fallu depuis longtemps augmenter le nombre de CPE. Ce sont eux qui, par exemple, doivent assurer le suivi des absences, assurer les relations avec les familles. Ils doivent aussi encadrer l'équipe des surveillants, les conseiller sur la manière d'intervenir en cas de conflit. Et quand surgissent des problèmes de racket ou de violence, c'est à eux qu'il appartient d'en dénouer les fils. Autant de fonctions indispensables à la bonne marche des établissements scolaires et à la tranquillité des familles. La plupart du temps, elles ne peuvent être pleinement assurées, faute de CPE en nombre suffisant.

Dans ce domaine comme dans bien d'autres, le flot de bonnes paroles se tarit... dès qu'il s'agit de payer.

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