Sangatte : Les barbelés de la mort19/04/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/04/une1760.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Sangatte : Les barbelés de la mort

Lundi 15 avril, un réfugié kurde de 25 ans est mort au cours d'une rixe, à quelques pas des CRS qui surveillent en permanence le hangar et le site de Sangatte, non loin de Calais et de l'entrée du tunnel sous la Manche. Ce mort vient s'ajouter aux onze autres qui, en l'espace d'un an, l'ont été en tentant de passer clandestinement en Angleterre.

Le centre de Sangatte géré par la Croix Rouge a été ouvert en 1999 dans un ancien hangar qui avait été utilisé pendant la période de construction du tunnel sous la Manche. A son ouverture, il devait recueillir 600 réfugiés, venus de pays d'Europe comme le Kosovo ou plus lointains comme la Turquie, le Kurdistan ou l'Afghanistan. En fait, le provisoire s'est transformé en durable et l'afflux de réfugiés fait, qu'actuellement, plus de 1 500 personnes y sont entassées dans des conditions précaires. Ces réfugiés sont coincés derrière les barbelés de Sangatte censés leur interdire aussi bien l'installation en France que le passage en Angleterre. L'hypocrisie du gouvernement français, qui a créé cette sorte de " no man's land " sans issue et se refuse à permettre à ceux qui le souhaiteraient de s'installer légalement de ce côté-ci de la Manche, va de pair avec celle du gouvernement anglais, tandis que la société Eurotunnel ne cesse de réclamer plus de dispositifs de sécurité, de policiers, de chiens, de barbelés, de miradors afin d'interdire tout passage. Sans parler des passeurs et autres trafiquants d'hommes aux abois qui trouvent encore le moyen d'exploiter le désarroi des réfugiés.

C'est dans ces conditions que les tensions entre les réfugiés ont éclaté et fait un mort, lundi 15 avril. Les responsabilités sont à chercher du côté de ceux qui enferment des hommes dans une telle situation et les désespèrent en leur fermant toute porte d'accès à cette Europe des riches. Cette Europe, présentée par les gouvernants comme une " terre d'asile ", devient en fait une forteresse interdite à tous ceux qui fuient la guerre et la misère.

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