Les 70 nettoyeurs de la Snecma Villaroche, employés par la société SIN&STES, viennent de faire plus d'une semaine de grève.

La revendication principale portait sur le problème de la baisse des effectifs. Début février, cette société a remplacé Penauille suite à un appel d'offres de la Snecma. Mais pour réduire les coûts, la direction Snecma a passé une nouvelle fois un contrat revu à la baisse : le nettoyage régulier de certains bâtiments a été supprimé, d'autres ont été espacés.

Conséquence pour les nettoyeurs : des suppressions d'emplois.

Rien que pour février, cinq personnes absentes ou parties définitivement n'ont pas été remplacées. Le travail est réorganisé, ce qui ne veut pas dire allégé, car la Snecma a confié à la société de nettoyage certains travaux de manutention faits auparavant par des salariés Snecma.

Les nettoyeurs se sont donc mis en grève pour s'opposer à la baisse des effectifs, pour obtenir le remplacement des départs par des embauches, et se faire respecter par leur patron qui traite son personnel avec un mépris total.

Distribution de tracts au personnel Snecma aux portes et au restaurant, défilés bruyants et animés dans les ateliers, distribution de tracts aux automobilistes et dans les autocars de ramassage du personnel Snecma, le matin au rond-point d'accès au centre pendant plus d'une semaine les nettoyeurs ont occupé le devant de la scène. Leur grève a été vue avec beaucoup de sympathie par le personnel Snecma, les défilés dans les ateliers étaient accompagnés d'un concert d'avertisseurs de ponts roulants, une pétition a été massivement signée.

Les grévistes, s'ils n'ont pas obtenu des embauches, ont obtenu le maintien de l'effectif actuel, sous réserve cependant des discussions qui vont avoir lieu entre la Snecma et leur patron. Dans l'immédiat, une CDD qui devait être renvoyée est maintenue, ses conditions de salaire alignées sur le personnel en fixe. Sur d'autres points relatifs au matériel et aux feuilles de paye, des concessions ont aussi été imposées.

Les modalités de reprise permettront de compenser une partie des jours de grève, les grévistes ne perdant qu'entre 2 et 3 jours.

Aussi bien leur patron que la Snecma, qui en tant que donneur d'ordres porte l'essentiel de la responsabilité, ne pourront ignorer la détermination manifestée par les grévistes, qui disent : on peut reprendre le travail la tête haute, on leur a montré ce qu'on était capables de faire.