A l'occasion des élections législatives anticipées portugaises du 17 mars, le Parti Socialiste passe de 115 à 95 députés. La CDU, une coalition constituée autour du PC, obtient avec près de 7 % des voix 12 députés, au lieu de 15 précédemment. A gauche, seul le Bloc de Gauche gagne un siège et se retrouve avec 3 députés. A droite, le Parti Social-Démocrate obtient 102 députés et le Parti Populaire 14. Il restait à attribuer les quatre sièges correspondant au vote des Portugais émigrés.

L'Assemblée avait été dissoute par le président Sampaio à la suite de la démission du Premier ministre socialiste Guterres en décembre dernier. Les élections municipales venaient de marquer un net recul du PS et Guterres s'était senti " désavoué " par les électeurs. Les raisons de la défaite du PS en décembre ont à nouveau joué dans les législatives. Une partie des travailleurs ont refusé de voter à nouveau pour un Parti Socialiste qui, depuis six ans, menait au gouvernement une politique de droite, en faveur des riches.

La droite profite de ce désaveu, mais la politique qu'elle a proposée dans la campagne est elle aussi tournée contre les travailleurs. La principale mesure qu'elle a avancée est appelée au Portugal le " choc fiscal " : la baisse de 28 % à 20 % de l'impôt sur les revenus du capital, et de 40 % à 35 % de la plus haute tranche de l'impôt sur le revenu, tandis que la TVA augmenterait de 1 %. Le chef du PSD parle aussi de geler tous les grands travaux en cours, ce qui ne va pas aider à résorber un chômage déjà important.

La vraie droite succède à la fausse gauche. Les problèmes des travailleurs et des couches populaires restent entiers.