La campagne d'Arlette Laguiller22/03/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/03/une1756.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

La campagne d'Arlette Laguiller

À Reims, le 11 mars

Près de 900 personnes étaient venues écouter Arlette Laguiller à Reims, le 11 mars, dont beaucoup de jeunes pour qui c'était le premier meeting.

Arlette Laguiller a évoqué les plans de suppressions d'emplois et les fermetures d'usines qui ont frappé la ville ces dernières années. En cinq ans, ce sont près de deux mille emplois industriels qui ont disparu. Certaines entreprises appartenaient à de grands groupes capitalistes tels que les verreries Danone, Alcatel, Kraft Jacobs Suchard ou encore Kholer (Jacob Delafon).

Arlette Laguiller a aussi été accueillie par des grévistes depuis le 25 février contre un accord 35 heures qui signifie une perte de 500 à 600 francs sur des salaires compris entre 7 et 9 000 francs. Les 17 travailleurs de ce site spécialisés dans les déchets industriels sont déterminés et ont mené différentes actions comme le blocage d'un train.

Pendant une demi-heure, la discussion s'est engagée avec les grévistes manifestement ravis de la rencontrer. Bon nombre de journaux ont d'ailleurs publié des photos de cette rencontre.

À Strasbourg, le 13 mars

À Strasbourg, mercredi 13 mars, c'est devant près de mille personnes qu'Arlette Laguiller a prononcé son allocution. Le public, composé pour deux tiers de jeunes, l'a accueillie à son entrée dans la salle par une ovation, et lorsqu'elle s'est adressée à lui par un " Travailleuses, travailleurs ", celui-ci a été à nouveau salué par un grand coup d'applaudissements très nourris ; applaudissements nourris aussi lorsqu'elle a évoqué des problèmes dans certaines entreprises de la région comme A&R Carton qui est sur le point de fermer, laissant 310 personnes sur le carreau parce que l'actionnaire principal, un groupe suédois, a décidé de se retirer. Ou bien lorsqu'elle a évoqué un mouvement de grève du personnel hospitalier de l'unité de long séjour de la Robertsau contre le manque criant de personnel. De même lorsqu'elle a affirmé que les travailleurs, quelle que soit leur origine, devraient avoir le droit de voter à toutes les élections. Les applaudissements les plus enthousiastes ont salué son affirmation " c'est pour cela que je suis communiste, et fière de l'être ". Et la fin de son discours a de nouveau été saluée par l'ovation d'un public enthousiaste.

À la sortie, le public, surpris et heureux d'être aussi nombreux, a acheté la presse, le livre d'Arlette Laguiller, Mon Communisme, et s'est emparé de toutes les affiches disposées sur une table dans l'entrée. Beaucoup confirmaient qu'ils allaient voter Arlette Laguiller, soit parce qu'ils sont des électeurs fidèles et de longue date, soit parce que, cette année, cela leur paraît être le seul vote qui ait un sens.

À Paris, le 17 mars

C'est devant une salle de la Mutualité archi-comble qu'Arlette Laguiller a pris la parole dimanche 17 mars à Paris. Dès son arrivée à la tribune, elle a été applaudie par un public enthousiaste, reprenant les paroles de l'Internationale diffusée par la sonorisation de la salle. Notre camarade avait auparavant exposé son programme et ses idées, au cours d'une conférence de presse, devant une cinquantaine de journalistes.

Au cours de son intervention devant une salle aussi attentive qu'enthousiaste, elle a fait allusion d'ailleurs aux attaques venant d'une certaine presse : " Cette hostilité, cette haine, ces calomnies, ces médisances et parfois ces diffamations me réjouissent, car elles sont dues aux scores que les sondages me prêtent, et qu'ils ne peuvent supporter. Je ne veux pas me faire d'illusions sur les résultats du scrutin du 21 avril. Mais, oui, cela me réjouit de voir tous ces gens-là paniquer ainsi pour de simples sondages. Ce n'est pas de moi qu'ils ont peur. Ce n'est pas non plus de Lutte Ouvrière. Ce dont ils ont peur, c'est du changement de l'opinion du monde du travail que signifierait au soir de l'élection les scores que les sondages m'attribuent. Ce n'est pas de ma personne, ni de mon organisation, encore bien petite, qu'ils ont peur ! C'est de vous ! Surtout de vous ! 8 ou 9 % du corps électoral, cela représente un nombre important de travailleuses et de travailleurs. De ces travailleurs dont ils craignent tous les colères si un jour, que j'espère prochain, ils se mettent en branle. C'est pourquoi il faut que les voix qui se portent sur le programme que je propose soient les plus nombreuses possible ". Un meeting enthousiaste dont l'assistance s'est séparée en entonnant, encore une fois, l'Internationale.

Une visite aux licenciées de Cerruti à Paris

Le " plan social " appliqué au personnel de l'atelier de stylisme Cerruti est scandaleux et pourtant l'inspecteur du travail local l'a accepté !

A la quarantaine de salariés concernés, la nouvelle direction du groupe italien Fin Part, repreneur de la marque Cerruti, a proposé 34 reclassements... dans des villes italiennes et une dizaine à Paris, mais qui sont en fait tous des déclassements avec perte de salaire, y compris dans d'autres professions comme aide-cuisinier, mannequin, vendeuse !

Les salariés, essentiellement des femmes, ont refusé ces reclassements-bidon. La direction a alors envoyé, à partir du 5 mars, des lettres de licenciement en ne proposant de verser que les indemnités minimum de licenciement, soit deux dixièmes de mois par année d'ancienneté.

Au lieu de s'éparpiller et de se démoraliser, les licenciées occupent depuis le 8 mars, dans la journée, leurs locaux de travail au 9, place de la Madeleine, à côté de la boutique de grand luxe Cerruti, rue Royale. Elles ont fait appel à de nombreuses personnalités et élus susceptibles de les soutenir. Lorsque jeudi 14 mars, Arlette Laguiller leur a annoncé qu'elle viendrait les soutenir le lendemain, elles ont alerté la presse et les chaînes de télévision, obtenant ainsi une conférence de presse réussie, au cours de laquelle elles ont pu dénoncer leurs licenciements abusifs.

Actuellement, tout le matériel de travail a été déménagé, des vigiles sont postés aux portes des ateliers et d'autres sont en surveillance permanente discrète autour du magasin de vente, rue Royale. Deux déléguées syndicales des ateliers ont été assignées par la direction au tribunal d'instance pour essayer de casser leur protection...

Pour le moment, du côté des pouvoirs publics, de l'inspection du travail départementale, du ministère du Travail, rien ne bouge. Le silence règne. Ces licenciements sont pourtant scandaleux et les " petites mains " de chez Cerruti ne doivent pas baisser les bras si elles veulent obtenir les reclassements et les indemnités correctes qu'elles exigent.

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