Mont-Blanc : La fin du tunnel... pour les bénéfices15/03/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/03/une1755.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mont-Blanc : La fin du tunnel... pour les bénéfices

Le 10 mars, le tunnel du Mont- Blanc a été rouvert à la circulation des voitures, trois ans après l'accident qui avait causé la mort de 39 personnes. Les camions pourront de nouveau l'emprunter d'ici peu : si Gayssot, le ministre des Transports, est favorable à une ouverture pour les camions (mais en les limitant à 1 100 quotidiennement) dans les prochains jours, Cochet, son collègue à l'Environnement, est lui partisan d'attendre plusieurs mois... jusqu'après les élections législatives !

Selon les responsables du tunnel et les autorités, celui-ci serait maintenant " le plus sûr d'Europe ", après les travaux de remise en état qui se sont élevés à plus de 300 millions d'euros. Jusqu'à quel point peut-on leur faire confiance ? Les habitants de la vallée de Chamonix ont donné la réponse à cette question en manifestant contre une réouverture pour les poids lourds.

Pendant trente-quatre ans, malgré les bénéfices accumulés (dont profitait, entre autres, un de ses administrateurs, Balladur), rien n'avait été fait pour la sécurité. Tant qu'il n'y avait pas d'accident, malgré les risques que présentait ce tunnel long, étroit, sans voie de dégagement pour les piétons et emprunté par 2 600 camions chaque jour, jamais il n'y avait eu le moindre investissement pour le sécuriser ni même d'exercices pour les équipes de secours. Cela aurait coûté trop cher pour les actionnaires de la société gestionnaire, qui préféraient empocher les bénéfices plutôt que d'investir afin de protéger la vie des usagers.

Alors, maintenant, les autorités ont investi pour améliorer la sécurité. Mais cela n'empêchera pas les nuisances pour les habitants de la vallée de Chamonix ni le danger potentiel que présente un important trafic de camions.

Les 300 millions d'euros dépensés pour la remise en état du tunnel auraient pu contribuer à mettre en place un système de ferroutage, moyen de transport plus sûr et moins polluant. Mais pour cela, il faudrait que l'intérêt de la population prenne le pas sur celui des actionnaires et des lobbies liés au transport routier. Ce n'est pas de ce gouvernement qu'il faut attendre une telle volonté, qu'il y ait ou non des ministres PCF ou Verts en son sein.

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