Tanzanie : Manoeuvres militaires sous le contrôle de l'impérialisme français08/03/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/03/une1754.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Tanzanie : Manoeuvres militaires sous le contrôle de l'impérialisme français

Des manoeuvres militaires interafricaines se sont déroulées dans la région côtière de Tanga, au nord-est de la Tanzanie, sous le contrôle de l'armée française, fin février. Ces manoeuvres s'inscrivaient dans le cadre de la mission " Recamp " qui a pour but d'oeuvrer, officiellement, au " renforcement des capacités africaines de maintien de la paix ". La réalité est bien différente !

Ces manoeuvres, qui ne sont pas les premières du genre, ont été précédées par celles qui se sont déroulées à la frontière du Sénégal, du Mali et de la Mauritanie en 1998, et au Gabon en 2000. Selon les ministères de la Défense et des Affaires étrangères, toutes ces manoeuvres militaires traduisent " un engagement nouveau de la France en Afrique, soucieuse de la sécurité du continent, mais respectueuse de la liberté de décision de ces Etats et de l'indépendance d'action de leurs forces armées ". Depuis le sommet France-Afrique de 1998, le gouvernement français tente de redéfinir sa politique africaine. Les effectifs de l'armée française ont été revus à la baisse dans certains pays, et recentrés autour de bases d'intervention rapide comme à Djibouti ou au Tchad. Pour maintenir sa présence sur le continent africain, l'impérialisme français doit tenir compte de dictatures dont les dirigeants souhaitent gérer eux-mêmes les conflits locaux. Ces dirigeants eux-mêmes sont confrontés aux sentiments d'hostilité de leurs populations à l'égard de toute intervention militaire de l'impérialisme, et ce d'autant plus que leur pouvoir est faible et instable. L'intervention de l'armée française dans le cadre de " l'opération Turquoise " notamment, qui a eu pour seul but de sauver les débris de l'appareil d'Etat rwandais dominé par les Hutus, responsable du massacre de centaines de milliers de Tutsis, a suscité l'hostilité des populations de l'Afrique des Grands Lacs.

Dans cette région, la perte d'influence de l'impérialisme français est directement liée à sa politique passée de soutien aux dictateurs du Rwanda et du Zaïre, aujourd'hui République démocratique du Congo (RDC). Il a donc dû céder du terrain au profit de l'impérialisme américain, notamment dans ce dernier pays aux importantes ressources minières et diamantifères.

Les manoeuvres militaires interafricaines, en Tanzanie, pays voisin du Congo et du Rwanda, pour préparer une prétendue opération de maintien de la paix, ont reçu l'aide militaire et financière de la France (qui a prêté avions et généraux). Elles obéissent certainement à la volonté des Etats africains de créer une force d'intervention capable de gendarmer la région et d'intervenir en cas de conflit. Mais surtout, elles représentent pour l'impérialisme français un moyen de reprendre pied dans la région.

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