Loire-Atlantique : La reprise de la grève des instits08/03/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/03/une1754.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Loire-Atlantique : La reprise de la grève des instits

Les vacances de février n'ont pas affaibli la détermination ni la mobilisation des instits de Loire- Atlantique pour obtenir 500 postes supplémentaires, mouvement commencé le 24 janvier (voir LO n°1750). L'ambiance avant les vacances restait encore largement à la mobilisation, même si deux jours avant la sortie le vote de la suspension de la grève pour les deux derniers jours avait été majoritaire. Pendant les vacances la pression a été maintenue avec notamment deux manifestations, à la préfecture et à la mairie, qui ont regroupé chacune entre 500 et 600 personnes. Il était clair que le mouvement ne s'arrêterait pas comme cela.

Le lundi soir de la rentrée, 25 février, l'AG regroupant 850 personnes votait massivement la reprise de la grève dès le jeudi (et non le vendredi comme le souhaitait l'intersyndicale) jusqu'au lundi suivant. A cette date l'inspection académique devait livrer ses derniers chiffres, pour l'instant bloqués à 54 postes de plus, mais qui sont dérisoires par rapport aux 500 postes demandés.

Jeudi 28 février, il y eut des actions dans Nantes, une pêche aux 500 postes dans la Loire, accrochage aux grilles de la mairie de 500 CD de la Marseillaise offerts à toutes les écoles par le ministère de l'Education nationale. Le vendredi fut surtout consacré à la préparation de la manifestation du samedi après-midi dans les rues de Nantes, qui se devait d'être aussi réussie que la précédente, celle du 2 février.

Le plus intéressant de cette journée a été la visite rendue aux établissements scolaires proches des écoles primaires, surtout les collèges, pour discuter avec les profs qui ont exactement les mêmes problèmes de dégradation des conditions de travail et de manque d'effectifs que les instits. Les discussions tournaient souvent autour de la nécessité d'un mouvement général de toute l'Education nationale.

Le plus drôle fut aussi la rencontre, non prévue mais réussie, d'une centaine d'instits avec Ayrault, député-maire de Nantes (PS et président du groupe socialiste à l'Assemblée) repéré en train de déjeuner en vitrine dans une brasserie du centre de Nantes. Il fut interpellé à la sortie et escorté par un sacré chahut jusqu'à la Fnac où il se rendait à pied acheter le dernier livre de Jospin. Là, certains instits brandirent le livre en signe de mécontentement et pour indiquer qu'il ne fallait plus compter sur eux pour voter PS.

Samedi 2 mars, la manifestation fut encore un gros succès, avec au moins 7 à 8 000 personnes, sans doute un peu moins qu'à la manifestation précédente mais la presse, elle, chiffrait autant, à 10 000 personnes. Il y avait encore plus de pancartes et de banderoles, d'animations de toutes sortes, musique, chansons, sifflets, des slogans et surtout le fameux " Pas 10, pas 100 mais 500 postes " que même les enfants venus avec les parents reprenaient en choeur. On put voir aussi des mannequins représentant Chirac et Jospin avec des bonnets d'âne.

Lundi 4 mars allait être une journée décisive, avec d'une part les derniers chiffres du ministère, et d'autre part les décisions prises en assemblée générale sur la poursuite du mouvement. Les chiffres du ministère donnent 270 postes de plus (en plus des 54 déjà attribués) mais sur trois ans et parle d'un plan de rattrapage. Mais il ne précise pas par ailleurs que ces postes supplémentaires ne couvriront toujours pas les besoins, car pour les trois ans à venir c'est 1700, puis 2300 et encore 2300 élèves de plus qui sont attendus dans le département. Autrement dit, on revient à la case départ !

L'assemblée générale de l'après-midi refusa cette nouvelle proposition et à une courte majorité, mais majorité quand même, la grève fut reconduite pour le lendemain mardi. Deux cents grévistes occupaient le rectorat le soir même, en s'attendant à une intervention des forces de l'ordre comme lors de la précédente occupation de l'inspection académique.

Le mouvement s'oriente vers des actions plus ponctuelles, car il y a une pression très forte des parents sur les instituteurs pour que les enfants ne soient pas trop pénalisés par trois semaines maintenant de grève dans les classes.

Le sentiment général maintenant est plutôt la colère et l'écoeurement, tout en disant que ce mouvement est quelque chose de très fort et que, quel que soit le résultat des élections, il nous faudra remettre ça d'une façon ou d'une autre ; et pas seulement les instits !

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