Labinal Villemur (Région toulousaine) : - Grève pour les salaires08/03/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/03/une1754.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Labinal Villemur (Région toulousaine) : - Grève pour les salaires

Depuis le rachat de Labinal par la Snecma, la direction de l'usine de Villemur, en région toulousaine, n'a eu de cesse de rogner nos maigres avantages. Cette année encore, elle a décidé de supprimer la prime de résultat, en prétextant l'alignement (par le bas) sur la Snecma. Déjà l'an dernier elle avait dû reculer devant la mobilisation du personnel. Cette année elle a remis le couvert. Les travailleurs aussi !

Après une heure de débrayage le 15 février, l'agitation sur les salaires a gagné l'usine pendant 3 jours la semaine dernière, ce fut la grève. Le lundi 25 février, jour des négociations, 95 % de la production, plus de 300 personnes, étaient en grève à 10 h 30. Tous les syndicats appelaient. Alors que l'assemblée décidait de se revoir à 13 heures, FO se désista. A 13 heures, malgré une petite défection, le débrayage est reconduit jusqu'en fin de journée. Les revendications étaient adoptées : 50 euros par mois correspondant à l'intégration de cette prime au salaire, le maintien de l'avantage acquis limitant à 10F net de l'heure de perte de salaire en cas de chômage partiel que la direction voulait aussi supprimer, ainsi que le paiement des heures de grève. Le lendemain à 13 heures, malgré le retrait de tous les syndicats hormis la CGT, 250 grévistes allèrent chercher la réponse à leur motion donnée la veille au directeur qui ... n'arrivait pas à joindre la direction générale. Chacun ironisait sur le fait que la plupart des ouvriers ont un portable mais pas la direction générale.

Lorsqu'une déléguée recevant en direct un coup de fil d'un délégué de la Snecma annonça que pour la Snecma l'acompte sur l'intéressement avait été en moyenne de 4500F, ce fut le tollé général. C'était la réponse à la campagne des chefs aux ordres faisant courir le bruit que la CGT voulait mettre l'entreprise sur la paille avec des revendications fantaisistes. D'autres disaient que les voitures de fonction de la direction, récemment renouvelées, c'était en fait la prime de résultat volée aux ouvriers. De la même manière, lorsqu'il fut connu que la direction avait décidé de payer à trois délégués de la commission économique du Comité Central d'Entreprise un voyage d'une semaine, tous frais payés et pas en classe touriste, pour visiter les usines de câblage au Mexique et aux Etats-Unis, avec un peu de tourisme à New York, la propagande antigrève du patron fit plouf. " Ce sont eux qui veulent mettre les ouvriers sur la paille " fut la réponse unanime. En fin de journée, il n'était pas question de s'arrêter là, même si certains exprimaient leur crainte que le mouvement ne parvienne pas à faire craquer le patron.

Le lendemain, il y avait beaucoup d'absents et seulement une centaine de travailleurs se retrouvèrent devant l'entrée. Il fut décidé de suspendre le mouvement puisqu'on avait obtenu un rendez-vous avec la direction générale. L'entrevue eut lieu deux jours après et se solda par un gros rien. C'était une manoeuvre pour s'assurer que le mouvement ne faisait pas tache d'huile dans les autres usines Labinal.

Même s'ils n'ont rien obtenu, les travailleurs ont le sentiment d'avoir fait respecter leur dignité : " on n'est pas des esclaves ". Pour les prochains mauvais coups à venir, il faudra mettre le paquet, c'est le seul langage pour que les patrons en tiennent compte.

Partager