Métro de Marseille : La grève des gardiens continue01/03/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/03/une1753.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Métro de Marseille : La grève des gardiens continue

La grève des gardiens du Métro de Marseille continue depuis maintenant près de deux mois. Les gardiens en grève veulent que l'ensemble du personnel travaillant sur les stations et les parkings du métro conserve son emploi. Ils refusent que près d'un tiers des salariés soit jeté à la rue et se retrouve au chômage ! En effet, les deux sociétés qui, après un appel d'offre, prennent alternativement en sous-traitance le marché du gardiennage à Marseille, ont décidé dans un premier temps de licencier 50 gardiens sur un effectif total de 116.

A chaque reprise, à chaque renouvellement du contrat, presque chaque année, les petits avantages, les petites primes sont escamotés et des licenciements sont annoncés sous prétexte de restriction budgétaire . Or, cette année les sommes concédées au gardiennage ont été augmentées sensiblement par la Ville de Marseille et la RTM (Régie des transports marseillais).

Et ce ne sont pas les salaires des gardiens qui coûtent cher car ils se montent à 43 F de l'heure (6,5 euros) et 6 F pour le chien, 8 heures par jour et quelquefois 12 heures debout dans les courants d'air, avec en plus les heures de nuit qui ne sont pas majorées.

Lors des voeux au personnel de la RTM, en janvier, le Maire de Marseille avait promis qu'il n'y aurait pas de licenciements. Quand plus tard les gardiens ont été au Conseil Municipal pour rappeler les promesses du Maire, ils ont été chargés par les C.R.S. avec en prime les injures racistes de certains policiers.

La dégradation du Métro touche, bien sûr, les petites gens, les travailleurs. Les vendredi, samedi et dimanche le service de nuit jusqu'à 0h30 ne fonctionne pratiquement plus. Ainsi, c'est toute la population qui est sanctionnée par la direction de la RTM et la Mairie. Et puis, depuis près de deux mois, les jours de match, la direction du métro supprime purement et simplement ce service qui aurait permis à des milliers de spectateurs de se rendre au stade et d'en revenir sans problème de circulation.

Le gardien dans sa station de métro est la plupart du temps le seul être vivant auquel les usagers peuvent s'adresser. Il devient donc l'homme-orchestre qui renseigne les usagers, qui en cas d'accident dans la station intervient pour appeler les pompiers. C'est aussi lui qui en cas de problèmes intervient, à ses risques et périls. Ainsi, un des gardiens qui, en septembre dernier, s'était fait larder de coup de cutter pour défendre un conducteur de métro, à peine remis de ses blessures, risque de se retrouver à la rue à 54 ans.

Alors qu'en fait les gardiens devraient faire partie du personnel RTM, ils se trouvent isolés des employés du métro. Une partie de la maîtrise RTM mène une propagande contre les grévistes en les traitant de " bandits ". Et malheureusement, une partie des employés reprennent ces propos.

Aujourd'hui la société de gardiennage a fait venir à grand frais des gardiens de Montpellier en leur payant hôtel et restaurant. Elle a trouvé quelques gardiens pour reprendre le travail. Elle a donc trouvé de l'argent et des soutiens pour contrer les grévistes. A leur tour les gardiens ne peuvent compter que sur la solidarité des petites gens, des employés de la RTM les plus conscients et c'est maintenant qu'ils doivent essayer de trouver la solidarité de la population.

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