Côté Jospin et côté Chirac : Les retraites dans le collimateur01/03/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/03/une1753.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Côté Jospin et côté Chirac : Les retraites dans le collimateur

Les déclarations de Jospin sur les retraites, mais aussi celles de partisans de Chirac, ont suscité beaucoup d'inquiétudes parmi les travailleurs. Et à juste titre. Car quel que soit le vainqueur de l'élection présidentielle, les retraites des travailleurs sont menacées.

Les politiciens de droite et du Parti Socialiste prétextent l'allongement de l'espérance de vie pour prédire une faillite prochaine des caisses de retraite, alors que le poids du chômage est bien plus important dans les difficultés présumées de ces caisses.

Mais aucun ne propose de prendre sur les profits des entreprises pour maintenir le niveau des retraites, profits qui ont pourtant augmenté bien plus vite que l'espérance de vie.

Les partisans de Jospin, comme ceux de Chirac, jurent leurs grands dieux qu'ils ne toucheront pas au système de retraite par répartition. C'est une hypocrisie, car aucun d'eux ne s'engage à maintenir le niveau des pensions sans allonger le nombre d'années de cotisations, dans le secteur public comme dans le secteur privé.

Comme le dit cyniquement Balladur : " Le mieux est d'évacuer le problème de l'âge de la retraite qui soulève des passions. Que chacun reste libre de partir à 60 ans s'il le souhaite. Simplement pour avoir une retraite à taux plein, il faudra, progressivement, avoir cotisé pendant 42 ans. "

Être contraint de cotiser jusqu'à 65 ou 70 ans pour bénéficier quelques années d'une retraite à taux plein ou partir plus tôt avec une retraite minable, voilà le choix d'avenir que nous préparent ces politiciens. Et comme bon nombre de patrons dans l'industrie préfèrent se débarrasser des travailleurs les plus âgés, souvent même bien avant 60 ans, c'est une retraite misérable qu'ils préparent pour les travailleurs.

Cependant, ils mesurent leurs propos car en 1995, les projets du plan Juppé ont capoté face à la grève des cheminots et de la fonction publique. Depuis, comme s'en plaignait récemment Elisabeth Guigou à l'Assemblée nationale, " le dossier des retraites a été plombé ".

Eh bien, souhaitons que face aux attaques contre les retraites que Jospin et Chirac nous ont promises au lendemain des élections, la réaction des travailleurs du secteur privé et du secteur public " plombe " à nouveau leurs plans.

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