Au poste G, sur le triage de Villeneuve Saint-Georges (94), le chef local n'est pas content.

Un cheminot à qui il était demandé de faire un essai complet de freins sur les wagons d'un train de marchandises à la fin de son service aurait refusé, ne voyant pas pourquoi il aurait dû faire du rabiot de travail alors qu'un autre cheminot prenait normalement sa relève.

Cette logique n'a pas été du goût du chef, qui a fait afficher une note de rappel à l'ordre dans laquelle on peut lire que le train en question est parti avec un retard de 47 minutes (mais à qui la faute, sinon à la direction SNCF qui se refuse à embaucher et a même supprimé trois postes de travail, sur ce poste G ?). La note s'adresse aux cheminots en ces termes : " Votre métier est aussi de faire un service de qualité, ce qui n'a pas été le cas ici. (...) Quand on sait recevoir, il faut aussi savoir donner " ! En matière de qualité du service, les cheminots n'ont aucune leçon à recevoir d'une direction qui n'arrête pas de grignoter sur les temps impartis aux tâches au nom de la rentabilité. Quant au reste, les travailleurs du triage sont bien placés pour savoir qu'ils donnent beaucoup de leur temps, de leur énergie et de leur santé, pour ne recevoir en échange que des salaires très insuffisants et à peu près complètement bloqués depuis des années.