Hôpital Salpétrière (Paris) : - Vers la suppression des lits15/02/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/02/une1751.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Salpétrière (Paris) : - Vers la suppression des lits

Sur le groupe Pitié-Salpêtrière à Paris, nous avons appris dernièrement que 18 lits d'hospitalisation, sur les 42 du service de radiothérapie médicale, devraient être supprimés. Rien n'est fait, car le projet doit être soumis aux instances, mais cette fermeture est demandée par le chef de service et est approuvée par le directeur de l'hôpital.

Le chef du service explique qu'il n'arrive plus à fonctionner comme il l'entend avec les moyens matériels et en personnel aussi bien médical que paramédical qu'on lui donne. Mais on peut se poser des questions sur la concordance qu'il y a entre cette fermeture programmée et la réforme hospitalière, obligeant les services à plus de rentabilité. On a beau nous expliquer que ce choix est dicté par l'intérêt des patients, c'est de la blague lorsque cela se traduit par la fermeture de 18 lits.

Où vont aller les patients ? C'est la grande débrouille : soit ils sont repris par leur service qui les avait adressés en cancérologie, ou bien ils restent tant bien que mal en hospitalisation à domicile, ou bien ils se retrouvent dans un autre hôpital. Mais les liens entre ces différents services n'existent pas, les structures des soins de suite ou des soins palliatifs sont quasiment inexistantes (quoi qu'en dise Kouchner). Dans ces conditions, l'amélioration de la prise en charge dont on nous rebat les oreilles, c'est du pipeau.

Le personnel a été le dernier informé. C'est de manière tout à fait fortuite que nous avons été alertés avant les vacances de Noël par la visite d'un médecin d'un autre service à qui il avait été promis les locaux qui nous sont attribués ! Immédiatement, nous en avons discuté entre nous. Les réactions ont été d'abord l'indignation quant au devenir des patients, puis la colère devant l'attitude des médecins et des cadres qui nous avaient caché ce qui se préparait. Nous avons appris par la même occasion qu'ils avaient déjà rencontré le directeur de l'hôpital et le chef du personnel pour discuter des modalités pratiques de fermeture. Sous notre pression, ils nous ont conviés à une réunion où nous avons pu exprimer notre indignation devant leur mépris à notre égard et à l'égard des malades. Le chef de service n'en menait pas large.

Quant au nombre de collègues qui devront changer de service, on en est à la discussion avec l'encadrement, à qui on a fait revoir à la hausse les effectifs qui resteraient dans le service. Il nous a affirmé qu'il restait ouvert sur le nombre de postes et que cela n'était pas pour en récupérer qu'il acceptait la fermeture de près de la moitié des lits du service. Mais nous ne sommes pas dupes de ses choix, étant donné le manque d'effectifs pour la mise en place des 35 heures.

Ce serait logique et humain de donner les moyens permettant au service de fonctionner, plutôt que de procéder par une coupe franche. Mais cela suppose des choix financiers qui ne sont pas ceux du gouvernement.

Partager