Fermetures de classes dans la Somme15/02/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/02/une1751.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Fermetures de classes dans la Somme

Pour la rentrée prochaine, 32 classes et une cinquantaine de postes sont menacés dans l'académie d'Amiens.

Pourtant ce ne sont pas les besoins qui manquent. La Picardie est l'une des deux régions qui ont les moins bons résultats scolaires du pays : le nombre d'élèves qui sortent de l'école sans diplôme est au-dessus de la moyenne nationale et le taux d'analphabétisme est important.

Depuis, les fermetures des usines Saint-Frères, Lee Cooper et bien d'autres ont laissé des cantons entiers complètement sinistrés. De forts taux de chômage et de pauvreté se conjuguent pour faire obstacle à la réussite scolaire.

Bien loin de tenter d'apporter une solution aux problèmes existants, les responsables de l'académie et le ministère de l'Éducation ont décidé d'amputer les moyens mis à la disposition des écoles.

Ces suppressions de classes vont poser de multiples problèmes. Certains villages perdront leur école, les élèves de classes supprimées grossiront les autres classes qui deviendront surchargées, de très jeunes élèves devront prendre le car pour se rendre à l'école du village voisin, les enfants de moins de 4 ans seront de plus en plus refusés, etc.

Le recteur a tenté de se justifier en parlant de la baisse du nombre des élèves, alors qu'on assiste au contraire à une augmentation des naissances dans beaucoup des communes concernées.

Aussi, dès à présent, les parents et enseignants se mobilisent : grève à Abbeville ,manifestation devant l'inspection académique, occupation d'écoles et pétitions se succèdent. L'académie a déjà reculé par rapport à certaines fermetures, mais l'intérêt des élèves est qu'il n'y en ait aucune.

1 % au 1er avril - c'est un poisson d'avril disent les ouvriers - et 0,5 % en octobre ! Sans être une surprise, la faiblesse de l'augmentation annoncée pour 2002, mardi 12 février, par la direction de Renault a fait monter le mécontentement d'un cran à l'usine de Flins. Le matin même, 400 travailleurs et quelques chefs avaient débrayé deux heures, à l'appel de la CGT, de la CFDT et de la CGC. L'après-midi, ils étaient autant, mais ont prolongé l'arrêt de travail d'une heure pour marquer le coup.

Une semaine avant déjà, le mardi 5 février, 600 travailleurs (300 par équipe) avaient débrayé deux heures à l'appel de la CGT, suivie par la CFDT, pour saluer à leur manière l'ouverture des discussions salariales. Les grévistes étaient heureux de se sentir nombreux, aux Presses et en Tôlerie particulièrement. L'ambiance était bon enfant. On s'était amusé de voir des chefs suant pour sortir malgré tout des voitures, de vraies casseroles, bonnes pour les retouches. Et il avait suffi d'aller tous ensemble regarder de près l'huissier en rigolant pour lui faire prendre la poudre d'escampette.

Mardi 12, la colère était plus sérieuse. Les grévistes ont bloqué toute sortie de voitures des chaînes jusqu'à ce que la direction retire l'huissier en compagnie duquel quelques hauts cadres s'étaient agglutinés à leur rassemblement de façon provocante. Et l'huissier écarté, la chaîne n'a pas redémarré comme ça.

Il faut dire que, en cherchant ces dernières semaines à préparer les esprits, la direction a attisé le mécontentement. Dans son argumentaire, elle a par exemple additionné avec beaucoup d'aplomb la somme prévue pour les augmentations individuelles avec l'augmentation générale prévisible, histoire de démontrer que les salariés de Renault n'avaient pas à se plaindre face au 1,3 % de hausse officielle des prix. Elle a aussi évoqué la " conjoncture défavorable " et la perspective d'une année 2002 incertaine... C'est culotté, alors que Renault fait des profits non stop depuis douze ans.

Parallèlement, la direction met en place un nouveau système pour changer de coefficient : les "blocs de compétences" , véritable parcours du combattant, long, exigeant, hasardeux, si compliqué qu'il ôte leurs illusions à ceux qui espèrent améliorer leur salaire de cette façon.

Enfin Schweitzer, le PDG, s'est fait remarquer comme un des patrons les mieux payés de France en 2000 : 6,5 millions d'euros (42,6 millions de francs)... 500 fois le Smic annuel. Ça a fait pas mal discuter dans les ateliers.

Tout cela se cumule avec les suppressions de postes continuelles et la charge de travail en hausse.

Deux débrayages ne suffiront sans doute pas à faire reculer Renault. Mais le second était déjà plus fort, notamment au Montage, et plus nerveux. C'est le mouvement d'humeur le plus important à Flins depuis la grève surprise de l'automne 2000, déjà sur les salaires...

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