A la manifestation du 31 janvier nous étions plus de 400 venus de l'hôpital psychiatrique Sainte-Anne de Paris. Le personnel est écoeuré par l'hypocrisie du protocole proposé par le directeur : perte de plusieurs jours de congé traditionnels à Sainte-Anne en échange d'heures de "réduction du temps de travail" à récupérer selon le bon vouloir de la hiérarchie.

Les réactions des grévistes face aux pressions des chefs sont un des points positifs de la grève. Tous les jours, des délégations de grévistes vont prêter main-forte aux collègues qui veulent imposer leur conception du service minimum à leurs chefs. Les arguments de ces derniers ne font pas recette, comme de répondre à ceux qui refusent de prendre en charge des élèves infirmières : "Ce n'est pas le moment, vu le manque d'infirmières". Mais si l'embauche avait été prévue en fonction des besoins, nous n'aurions pas besoin de faire la grève ! Chefs et médecins ont là un aperçu des difficultés qui les attendent s'ils veulent ensuite appliquer des dispositions inadmissibles sous le prétexte des 35 heures.

En tout cas, la grève continue, avec des assemblées quotidiennes de 250 personnes, représentant tous les services ainsi que les structures extérieures (dispensaires, antennes psychiatriques de la prison et des hôpitaux généraux de Paris).