P&O - Stena Lines - Ferry Transmanche Calais : Débrayage en solidarité04/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1745.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

P&O - Stena Lines - Ferry Transmanche Calais : Débrayage en solidarité

Dans le cadre de la course au rendement, la compagnie P&O STENA Lines avait décidé de supprimer six postes sur la petite vingtaine que compte le bureau de Paris. Paris, c'est loin, entre salariés de Paris et de Calais, on ne se connaît pas, les six licenciements devaient se passer en silence, rapidement, avec les indemnités de licenciement conventionnelles, pas un centime de plus.

Le problème a été abordé au Comité d'entreprise qui s'est tenu au siège, à Calais. Pour justifier les suppressions de postes, la direction avançait des chiffres délirants : elle comparait l'activité de l'ensemble de l'année 2000 avec l'activité des huit premiers mois de l'année 2001 ! Forcément, elle trouvait une activité en baisse de près de 50 %. C'était une discussion de pure forme et un refus brutal à la demande d'une prime de licenciement.

Mais cette arrogance a fait monter la pression parmi les salariés de Calais. Beaucoup avaient envie de marquer le coup et si la direction persistait à vouloir licencier des salariés de Paris, il fallait au moins qu'elle paye.

Le 15 novembre 2001 à 11 h 30, l'équipe du matin débrayait et l'équipe d'après midi prenait le relais pour un peu moins de deux heures. Tout le monde se retrouvait dans le hall d'attente des passagers, un peu étonnés et contents d'être aussi nombreux, pour le premier débrayage depuis huit ans.

Finalement, quelques jours plus tard, on apprenait que les salariés licenciés allaient toucher une prime entre 80 000 F et 120 000 F en plus des indemnités légales.

D'avoir bougé en solidarité avec des collègues attaqués et d'avoir obligé la direction à payer, ça a remonté le moral de beaucoup d'entre nous.

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