Les 35 heures dans les petites entreprises : Le gouvernement souple devant les patrons04/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1745.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Les 35 heures dans les petites entreprises : Le gouvernement souple devant les patrons

Depuis le 1er janvier, la loi sur les 35 heures devrait s'appliquer, selon les échéances légales prévues, aux entreprises de moins de vingt salariés. En principe, car il y a quelques mois le gouvernement a publié un décret assouplissant ce passage aux 35 heures. Ainsi, il a accordé à ces entreprises un délai, jusqu'en 2004, pour réduire le temps de travail, et a augmenté le nombre d'heures supplémentaires autorisées de 130 à 180 pour l'année 2002, ce qui équivaut à... 39 heures hebdomadaires, soit la durée légale actuelle du travail. Et si ces heures supplémentaires doivent être payées 10 % plus cher, elles le sont moins que ce qui existait.

Dans le même temps, les petites entreprises qui appliqueront une réduction du temps de travail se voient octroyer des aides, sous forme notamment de baisses des charges, auxquelles peuvent s'ajouter des aides spécifiques dans certains secteurs qui se plaignent d'avoir des difficultés à embaucher.

Le secteur de la restauration s'alarme à l'idée d'appliquer les 35 heures et crie à la ruine. Mais dans l'ensemble, comme pour ce qui s'est passé dans les grandes entreprises, les PME semblent s'accommoder des accords de RTT déjà signés, de façon très minoritaire certes, puisqu'ils ne concernent encore que 3 % des entreprises de moins de 10 salariés et 11 % de celles comprises entre 10 et 20. Car, avec l'annualisation et la flexibilité des horaires qui accompagnent la RTT, elles s'y retrouvent. Le président de l'Union professionnelle artisanale annonce déjà que la flexibilité sera "une source insoupçonnée de gains de productivité", autrement dit une exploitation accrue des travailleurs, qui devront fournir la même charge de travail en moins de temps, sans que cela s'accompagne d'embauches dans la plupart des entreprises.

Dans les grandes entreprises, la RTT s'est faite bien souvent à l'avantage du patronat, puisqu'elle s'est accompagnée la plupart du temps de l'annualisation et de la flexibilité du temps de travail. Tel était le but avoué de la loi Aubry. Pour les PME, le gouvernement se montre encore plus complaisant. Sous prétexte de ne pas mettre l'économie en péril, le gouvernement leur accorde des aides et leur permet une souplesse dans les horaires, sans même qu'il y ait une baisse du temps de travail.

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