DDE Grenoble : Fin de la grève04/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1745.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

DDE Grenoble : Fin de la grève

Après 17 jours de grève, la reprise du travail a été décidée pour le samedi 22 décembre. Beaucoup attendaient les annonces que devait faire Gayssot, le ministre de l'Equipement, en présidant lui-même le CTPM (Comité technique paritaire ministériel) du mercredi, alors que 35 départements étaient en grève. En fait, le ministre n'avait rien dans sa besace, mis à part l'augmentation dès 2001 d'une prime prévue pour 2002, à tous les adjoints administratifs de son ministère. Ces 1 200 F étaient déjà acquis en Isère, suite à un mouvement des adjoints. Gayssot s'en est pris aux grévistes qui menaient des actions un peu "dures" pour se faire entendre et a conclu que ceci était "plus le passé, déjà lointain, des révoltes ouvrières, que l'avenir nécessaire de l'action syndicale de l'ensemble des salariés" !

Dans l'Isère, les grévistes ont obtenu la création de 5 postes d'agents d'exploitation (ceux qui entretiennent les routes), une augmentation des primes de 1 000 F pouvant aller jusqu'à 2 500 F annuels pour certains. Les agents demandaient plus : 40 emplois, 950 F de prime mensuelle intégrée au salaire, une véritable RTT avec la récupération des quatre jours de congé disparus dans le calcul annualisé du ministère.

A l'approche des fêtes de fin d'année, le mouvement qui fut très dynamique - les grévistes n'hésitant pas à faire des kilomètres, parfois d'un bout à l'autre du département, pour venir aux assemblées générales journalières et participer aux actions - commença à s'essouffler. D'autant que la direction multipliait les menaces. Son principal objectif, avec la neige annoncée et l'arrivée des premiers vacanciers des stations de ski, était de récupérer les 85 camions et chasse-neige que les grévistes avaient réquisitionnés et garés sur deux parkings à Grenoble.

Restait le paiement des jours de grève. La direction s'entêtait à n'en payer que la moitié.

Il fut donc décidé de ne pas rendre les engins tant que ce problème ne serait pas réglé...

Sur le parking de la direction où il y avait quelques camions, la direction et le préfet firent venir une armada de CRS qui ceinturèrent le bâtiment pour protéger l'évacuation des engins conduits par des non-grévistes et des grévistes réquisitionnés par la gendarmerie. Mais ils ne purent pas en faire autant sur l'autre parking où se trouvait la majorité des engins, car leurs pneus étaient dégonflés depuis la veille, suite à une décision des grévistes. La direction tentait bien de les regonfler dès l'aube avec des chefs et quelques non-grévistes, en vain. La détermination visible de la centaine de grévistes toujours actifs qui campaient devant le portail a finalement conduit préfet et directeur à céder et ne retenir que 4 jours de grève sur les 17.

Cette grève a regonflé le moral de tous et redonné confiance dans l'action collective. Cela comptera dans l'avenir.

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