Carrefour Vénissieux(69) : Les fêtes de fin d'année, pas une bonne affaire pour les salariés04/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1745.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Carrefour Vénissieux(69) : Les fêtes de fin d'année, pas une bonne affaire pour les salariés

En cette période des fêtes, pour les travailleurs du commerce, c'est l'une des périodes les plus pénibles.

A Carrefour Vénissieux, la majorité des salariés sont venus travailler les dimanches 16, 23 et 30 décembre. Evidemment quand on fait, comme la plupart des caissières, des temps partiels de 28h par semaine, avec des salaires inférieurs à 5 000 F par mois, cela améliore un peu la paye. Mais il a quand même fallu que la direction propose de payer triple les dimanches et fasse quelques pressions pour trouver suffisamment de volontaires.

Quand il y a trop de clientèle, les caissières ne peuvent prendre leur pause qu'en fin de poste et doivent rester jusqu'à 5h, ou même 6, sans s'arrêter. Et quand elles peuvent la prendre, elle n'est souvent que d'un quart d'heure alors qu'il faut traverser tout le magasin pour aller en salle de repos, avec des clients qui les interpellent pour demander des renseignements et ne comprennent pas qu'elles n'aient pas le temps de répondre. Il faut dire que, dans les hypermarchés, il n'est pas toujours facile de trouver quelqu'un à qui poser ses questions, du fait du manque de personnel.

De plus, pendant le travail, il faut parfois subir la mauvaise humeur de certains clients qui ont dû faire une queue qui peut s'étendre jusqu'au milieu du magasin, malgré l'ouverture des 80 caisses. Et ce n'est pas drôle non plus pour ceux qui doivent réapprovisionner les rayons car les allées sont tellement encombrées qu'ils ne peuvent plus passer.

Pour la direction seul le chiffre d'affaires compte

Avec un chiffre d'affaires qui, pour 2001, devrait avoisiner les 2 milliards de francs pour le magasin de Vénissieux, les bénéfices sont considérables. Mais la direction est d'une radinerie sans bornes.

Certains employés qui doivent travailler dehors n'ont toujours pas obtenu de blouson, et les gants ne sont pas fournis. Par -10°, comme en décembre, il faut se débrouiller pour avoir chaud comme on peut, alors que le magasin a tout ce qu'il faut en rayon !

Même chose pour les chaussures de sécurité : il a fallu attendre qu'un salarié ait le pied écrasé pour qu'elles commencent à être distribuées. Car les tire-palettes sont vieux et, souvent, la sécurité ne marche pas.

Et quand, exceptionnellement, la direction donne une prime, c'est en bons d'achat : il ne faut surtout pas aller dépenser son argent ailleurs.

L'accord sur la réduction du temps de travail s'était surtout traduit par une baisse de salaire pour les nouveaux embauchés, payés sur la base de 35 heures et pour lesquels la plupart des primes (ancienneté et autres) ont été supprimées. Pour les anciens, elles ont été gelées sous forme d'indemnité compensatrice. Ainsi, avec les horaires et les salaires qui leur sont faits, il n'est pas étonnant que les jeunes ne restent pas longtemps.

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