Air Lib : Nouveaux licenciements en échange de soutiens financiers ?04/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1745.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Air Lib : Nouveaux licenciements en échange de soutiens financiers ?

Air Lib, la société aérienne créée après la faillite d'AOM-Air Liberté, a annoncé vendredi 28 décembre qu'elle envisageait un plan social afin, dit son président Jean-Charles Corbet, ancien pilote d'Air France, d'assurer la survie de l'entreprise, en même temps qu'elle recherche des fonds. Au mois de décembre, les pertes d'Holco, la société de Corbet, seul actionnaire d'Air Lib, s'élevaient à 92 millions d'euros, et la trésorerie permet tout juste d'assurer les salaires de décembre et les premiers jours de janvier.

La direction dit avoir réuni 61 millions d'euros et assure être capable d'obtenir autant auprès des banques, mais refuse d'en dévoiler l'origine tant que les élus du personnel n'approuveront pas le principe d'un plan social. Rien ne dit cependant que ce chantage, et les nouveaux licenciements et sacrifices financiers qu'il implique, permettront à Air Lib de survivre.

Il n'aura donc pas fallu plus de six mois d'existence pour que cette compagnie aérienne soit de nouveau au bord du dépôt de bilan. Pourtant, en juillet dernier, le ministre des Transports Jean-Claude Gayssot s'était félicité du soi-disant sauvetage d'AOM et, pour calmer la colère des 1 800 salariés licenciés, avait affirmé vouloir "faire cracher les actionnaires", à savoir Swissair et le baron Seillière, qui avaient retiré leurs capitaux parce qu'ils ne jugeaient pas la compagnie assez rentable. Gayssot s'était aussi engagé à ce que personne ne "reste sur le carreau", demandant aux entreprises publiques de reprendre les salariés licenciés. Du vent, puisque les anciens actionnaires n'ont pas perdu un centime dans la faillite d'AOM et, en ce qui concerne les reclassements, les attentats du 11 septembre ont servi de prétexte à Air France pour geler les embauches, dont celles des anciens d'AOM-Air Liberté.

Maintenant, les salariés d'Air Lib risquent fort de se retrouver avec un plan de restructuration où, vraisemblablement, une partie d'entre eux resteront "sur le carreau". Combien de temps les autres, à supposer qu'ils acceptent les sacrifices, pourront-ils conserver leur emploi ? Une chose est sûre, c'est que les prétendus miracles promis par Gayssot et le gouvernement à ceux qui se croyaient épargnés par le premier plan social n'ont même pas tenu au-delà de l'année.

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