Weston Limoges : La chaussure de luxe, c'est le pied pour les patrons... pas pour les travailleurs24/12/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/12/une-1744.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Weston Limoges : La chaussure de luxe, c'est le pied pour les patrons... pas pour les travailleurs

Jeudi 6 décembre, Descours et Valade, respectivement PDG du groupe Weston et directeur de l'usine de fabrication des chaussures de luxe de Limoges, recevaient des milliers de personnes du gratin parisien pour l'inauguration de leur magasin rénové aux Champs-Élysées.

Dans le même temps, le groupe a obtenu de la direction du travail l'autorisation d'un plan social qui prévoit 33 suppressions d'emplois dans une usine de 274 ouvrières et ouvriers.

En difficulté , le groupe Weston ? Voire ! 9 millions de francs viennent d'être investis pour rendre plus luxueux le magasin des Champs-Elysées, 800 000 F dans une nouvelle unité de découpe. Le groupe possède sept magasins à Paris, dont deux aux Champs-Elysées et à Madeleine, un à Genève, un à New York, un à Osaka et un à Casablanca.

Le syndicat CGT a commandé une expertise de l'entreprise qui révèle une augmentation du chiffre d'affaires de 22 % en 3 ans (+ 35,5 millions de francs). Le coût des "frais de personnel" est, lui, en baisse en l'an 2000 de 1,413 million.

Le taux de rentabilité de Weston (6,1) est trois fois supérieur au taux moyen de la profession. Pas étonnant ! Les ouvrières et les ouvriers qui fabriquent ces chaussures vendues 2 450 F la paire, pour la moins chère, et jusqu'à 20 000 F (deux SMIC à chaque pied !), gagnent entre 6 532 et 7 050 F de salaire de base. Avec les primes, ces salaires atteignent 7 180 à 8 100 F. Et encore après avoir fait grève plusieurs semaines en 2001.

Les travailleurs avaient alors repris le travail après avoir obtenu un treizième mois qui venait s'ajouter à une prime de fin d'année (un SMIC + 360 F). Quelques mois plus tard le patron, revenant sur ces accords, refusait de verser la prime de fin d'année en totalité. Il proposait 850 F en 2002, 1 785 F en 2003 et 2 500 F en 2004 : même pas la valeur d'une paire des chaussures les moins chères !

Aussi, 130 travailleurs l'ont assigné aux Prud'hommes. L'affaire n'est pas jugée...

Des millions de francs pour un magasin, et pour "rincer" leurs clients fortunés, des clopinettes pour ceux qui s'esquintent à leur fabriquer leurs godasses de riches.

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