Lycée Paul-Le-Rolland Drancy(93) : Grève pour plus de moyens24/12/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/12/une-1744.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

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Lycée Paul-Le-Rolland Drancy(93) : Grève pour plus de moyens

C'est une bagarre entre élèves qui a décidé le personnel enseignant à se mettre en grève. Cependant, le mouvement n'a pas été engagé en protestation contre la violence, mais pour réclamer des personnels supplémentaires et la réparation du matériel et des machines dans les ateliers de ce lycée professionnel et technique de plus de 500 élèves. Le lycée est aujourd'hui officiellement en sureffectif. La construction de bâtiments préfabriqués avait d'ailleurs été effectuée pour la rentrée de septembre. Plus d'élèves dans des locaux agrandis, cela aurait dû se traduire par un renforcement des équipes de surveillance, de vie scolaire et d'entretien. Mais il n'en fut rien. C'était au personnel de l'établissement de se débrouiller.

En outre, depuis des mois, les enseignants des matières technologiques et professionnelles devaient eux aussi se débrouiller pour faire cours avec un parc machines et des matériels défectueux... ou plus simplement inexistants. Ainsi, pour deux classes de seconde d'une nouvelle filière imposée en septembre, les machines devraient arriver... en février. Sans la grève, tout aurait pu rester en l'état pendant encore des mois, car l'administration de l'Éducation nationale ne semblait pas pressée de trouver des solutions. La grève qui paralyse le lycée depuis plus de deux semaines se limite au personnel enseignant. Le personnel d'entretien et de ménage ne l'a rejointe qu'une seule journée. Mais les revendications concernent tout le personnel du lycée et bien sûr les élèves : les grévistes réclament la réparation et le renouvellement des matériels et des machines, des surveillants, un conseiller principal d'éducation supplémentaire, une assistante sociale et des personnels d'entretien... et un proviseur-adjoint. Les grévistes veulent imposer que les personnels qu'ils réclament soient garantis pour la prochaine rentrée... mais, jusqu'à maintenant, ils se sont heurtés à une fin de non-recevoir.

Le Rectorat bricole des solutions... qui ne règlent rien

Des grévistes ont organisé une manifestation à Drancy, entraînant plusieurs dizaines d'élèves et de parents, des rassemblements devant le ministère de l'Education nationale, au rectorat de Créteil. Des délégations ont été reçues à l'inspection académique à Bobigny, au rectorat et au ministère. Certes, un échéancier a été plus ou moins confirmé pour la remise en état des ateliers. Quant aux moyens humains nécessaires pour assurer le fonctionnement du lycée et l'encadrement des élèves, l'inspection académique a "bricolé" des solutions provisoires, espérant faire reprendre le travail au plus vite aux enseignants : la conseillère principale d'éducation a été nommée comme "faisant-fonction" de proviseur-adjoint, trente heures de surveillance supplémentaires ont été promises... jusqu à la fin de cette année scolaire et sans que le poste soit pour l'instant pourvu. La promesse a été faite de nommer un conseiller principal d'éducation supplémentaire, mais il n'y a personne... pour occuper rapidement cette fonction, comme a été promise l'arrivée en janvier d'une assistante sociale. A chaque délégation, il a été répondu que l'on manquait de personnel disponible à mettre rapidement sur ces postes, qu'il manquait même d'ouvriers électriciens car, depuis la rentrée, il n'y a plus personne pour s'occuper de la maintenance électrique dans l'établissement. En fait, le rectorat et derrière lui le ministère de l'Education nationale font des économies de personnel et refusent d'engager des moyens suffisants pour permettre d'assurer le fonctionnement du lycée.

La grève a été votée à nouveau pour les lundi 17 et mardi 18 décembre. Et il est certain que les grévistes sauront dans les jours qui viennent se faire entendre en direction des autres lycées et de la population de la commune : affiches et tracts se préparent pour dénoncer combien les instances de l'Education nationale méprisent les exigences des personnels et les attentes des élèves et de leurs familles.

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