CHU Clermont-Ferrand : Une semaine de grève24/12/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/12/une-1744.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CHU Clermont-Ferrand : Une semaine de grève

Depuis le 13 décembre, toutes les catégories de personnel sont en grève pour le retrait du protocole Guigou sur l'application des 35 heures. Chaque jour, 500 à 600 grévistes se rassemblent devant les bureaux de la direction et se retrouvent en AG, dans l'amphi des élèves infirmiers plein à craquer.

Il y a trois semaines, la direction adressait aux organisations syndicales et aux cadres son projet d'application locale de l'ARTT prévu à partir du mois de mars : 37 heures 30 par semaine, 15 jours de RTT dont 13 imposés, repos de semaine coupés, moins de congés annuels, suppression du H8 (récupération de 40 à 39 heures), suppression du quart d'heure supplémentaire de tolérance pour le repas de midi pour le personnel non soignant, suppression des trois mois de congés payés avant la retraite, instaurés depuis 1946.

Avec 73 embauches en 2002, alors que nous sommes près de 5 000 employés, ce planning serait basé sur des journées de 7 heures 30 au lieu de 8 heures et le rallongement du temps de nuit de 9 heures 30 à 10 heures.

Quand les services en ont pris connaissance, ce fut la colère : faire en 7 heures 30 le travail de 8 heures, sans embauches, avec un temps de chevauchement réduit, alors que déjà on n'y arrive pas, c'était vraiment trop !

Nous étions près de 200 à la manifestation parisienne du 27 novembre. Mais quand la CGT et FO appelèrent à un rassemblement le 13 décembre, nous nous sommes retrouvés à plus de mille. Du jamais vu ! La CFDT en opposition avec sa direction nationale s'est jointe au mouvement mais est restée muette.

Le grand amphi n'y suffisait pas, même en se tassant sur l'estrade, sur les marches et jusque dans le hall.

La grève a été votée quasiment à l'unanimité et nous sommes allés envahir les bureaux de la direction. Plutôt crispé, le directeur général a déclaré : "Je suis là pour faire appliquer le protocole national et je le ferai". Les grévistes lui ont répondu : "On ne veut pas de ces 35 heures, on ne les a jamais demandées". "Sur quoi voulez- vous encore rogner ? On n'a déjà plus le temps de manger quand on fait 6 heures-14 heures". Chaque intervention était ponctuée de "Retrait du protocole !", scandé par tous.

Le lendemain et le week-end, la grève s'est organisée dans les services : roulements, confection de banderoles et affiches à la porte des services. Devant le nombre de grévistes, la direction a même dû fermer le centre de soins dentaires.

Lundi 17, malgré le froid, nous nous sommes retrouvés tout aussi nombreux et déterminés devant l'administration centrale où devait se tenir le Comité technique d'établissement. Pas de Comité technique, mais là encore, le dialogue en direct avec un directeur peu bavard et très mal à l'aise.

S'il a refusé de téléphoner à l'ARH (Agence régionale d'hospitalisation) et au ministère pour leur faire part de notre refus du protocole, il a su faire appel à la police pour nous faire évacuer le carrefour devant le CHU ! Le personnel a apprécié cette réponse...

A l'assemblée générale de l'après-midi, nous avons reconduit la grève avec un nouveau rendez-vous devant le conseil d'administration présidé par le maire socialiste, et où le directeur général réunit les cadres pour tenter de leur faire appliquer son projet.

Nous avons voté le boycott de tous les conseils et groupes de travail où se discute la mise en place des 35 heures, ainsi qu'une motion aux fédérations nationales CGT et FO pour leur demander d'appeler l'ensemble des hôpitaux à la grève.

Mardi 18, devant l'annulation in extremis du conseil d'administration, décidée par le directeur général et le maire socialiste, des centaines de grévistes en colère sont descendus au pas de charge au centre-ville jusque devant la mairie.

Une assemblée générale est prévue mercredi 20 décembre. Le moral des grévistes reste élevé.

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