A. Raymond Fixations(38) : La direction veut nous faire payer ses baisses de commandes07/12/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/12/une-1742.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

A. Raymond Fixations(38) : La direction veut nous faire payer ses baisses de commandes

L'entreprise A. Raymond Fixations est le leader européen des fixations métalliques et plastiques. La plus grande partie de la production du groupe est destinée aux constructeurs automobiles, en particulier Renault et Peugeot, ainsi qu'à des équipementiers du secteur. C'est dans l'agglomération de Grenoble que sont situés les deux sites de production où travaillent environ 750 personnes.

Le 19 novembre dernier, la direction a fait savoir que ses clients de l'automobile anticipaient un ralentissement du marché automobile dans les mois qui viennent, et avaient décidé la fermeture de leurs usines pendant une ou deux semaines d'ici fin décembre. Du coup, ils révisent à la baisse leurs prévisions de commandes. La direction a d'abord réagi en renvoyant la quasi-totalité des intérimaires : leur contrat n'a pas été renouvelé, voire même a été brutalement interrompu en milieu de semaine pour certains, avertis parfois la veille au soir. Mais la direction ne s'en tient pas là : elle a annoncé la fermeture de l'entreprise entre Noël et le Jour de l'an. Bien sûr, beaucoup d'entre nous ne se seraient pas plaints de s'arrêter quelques jours pour les fêtes... sauf que la direction prend prétexte de l'accord sur les 35 heures pour nous imposer ses propres conditions !

Signé au printemps dernier par la seule CGT, majoritaire dans l'entreprise, cet accord implique, comme dans beaucoup d'endroits, annualisation du temps de travail et flexibilité maximum. En fait, la direction compte bien s'appuyer sur les dispositions de l'accord pour fermer le site à moindres frais. Même si les modalités ne sont pas tout à fait les mêmes si l'on est posté ou journalier, globalement il s'agit de nous faire payer les frais de la baisse des commandes.

En effet, la direction a l'intention d'imposer aux travailleurs postés, qui représentent 80 % de l'effectif du site, de récupérer ultérieurement dans l'année cette semaine non travaillée. Les postés font actuellement en alternance une semaine de 32 heures et une semaine de 40 heures. Chaque jour de repos entre Noël et le Jour de l'an serait ainsi récupéré plus tard sous forme de semaines supplémentaires à 40 heures au lieu de 32. Pour les journaliers, la direction annonce qu'elle prendra des jours sur leur cinquième semaine de congés payés, comme l'accord sur les 35 heures le prévoit. Quant à ceux qui n'en ont plus, elle envisage de les mettre en congé sans solde ou de les faire revenir à l'usine certains samedis, soi-disant pour récupérer !

À vouloir prendre sur nos congés ou nous faire revenir le samedi, le patron a tous les culots. Si son carnet de commandes baisse, ce n'est pas la faute des travailleurs. Quand les cadences étaient au maximum, notre situation ne s'était pas améliorée ; aujourd'hui qu'elles diminuent, il n'est pas question d'en être victimes ! Si la direction tient à fermer ses usines une semaine, qu'elle le fasse, mais à ses propres frais.

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