Les grandes puissances et les armes biologiques : Chut !07/12/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/12/une-1742.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Les grandes puissances et les armes biologiques : Chut !

Les "grandes puissances" ne veulent aucun contrôle des arsenaux suréquipés qu'ils entretiennent. La conférence sur les armes biologiques, qui s'est terminée le 23 novembre à Genève, a permis de le vérifier une fois de plus.

La convention de 1972 interdisant la mise au point, la fabrication, le stockage et l'acquisition d'armes biologiques avait été ratifiée par 143 pays, dont les Etats-Unis. Puis on en est resté là, car aucun contrôle n'a été mis au point, permettant de vérifier si les Etats appliquent la convention qu'ils ont signée.

Un protocole additionnel sur ce contrôle est bien en élaboration depuis 1995. Mais les discussions semblent ne devoir jamais finir, car les Etats-Unis y sont opposés. Ils ont en juillet dernier refusé tout contrôle international sur leurs laboratoires et leurs arsenaux. Et le 19 novembre, à Genève, un des sous-secrétaires d'Etat américains a réaffirmé l'inutilité de ce protocole additionnel et l'hostilité de son pays à tout contrôle imposé, accusant du même coup un certain nombre de pays - l'Irak, l'Iran, la Corée du Nord, la Libye, le Soudan, la Syrie - d'avoir violé la convention sur les armes biologiques, selon le principe que ce qui serait autorisé aux Etats-Unis ne l'est pas pour d'autres. Ce refus du contrôle par les Etats-Unis signifie que ceux-ci continuent les recherches sur les armes biologiques, et peut-être même leur production massive. Car, qui n'a rien à cacher... !

La convention internationale, pas très rigoureuse, autorisait les Etats à poursuivre des recherches défensives à petite échelle et à conserver quelques stocks. Ceux des Etats-Unis et de la Russie se comptent officiellement en dizaines de tonnes. Aujourd'hui, le refus du contrôle prend pour prétexte la sécurité nationale, après les attentats du 11 septembre. L'existence de stocks représente un risque et n'a rien de rassurant pour la population. Cela ne consolerait ni les victimes ni leur famille d'apprendre un jour peut-être que le bacille provenait de laboratoires ou de stocks dépendant de la Défense américaine.

Et puis cela confirme que les états-majors et les dirigeants des Etats se préparent à des guerres éventuelles. Et celle que les Etats-Unis mènent en Afghanistan n'est pas virtuelle en utilisant des moyens de destruction les plus meurtriers et les plus aveugles. La biologie vue sous l'angle militaire, cela ne fait pas de détails.

Partager