Après la journée du 16 octobre : Préparer la riposte nécessaire des travailleurs19/10/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/10/une-1735.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Leur société

Après la journée du 16 octobre : Préparer la riposte nécessaire des travailleurs

Mardi 16 octobre, la CGT, la CGC, FO et la CFTC appelaient à une journée d'action dans le public et le privé. Les revendications mises en avant portaient sur l'augmentation des salaires, le régime et la revalorisation des retraites, la précarité et la défense de l'emploi ainsi que l'amélioration de la protection sociale. Cette journée aura surtout été marquée par des perturbations à la SNCF, à la RATP et dans les transports urbains de province. Quant aux manifestations organisées à Paris, Marseille et quelques grandes villes, elles n'ont rassemblé que quelques milliers de manifestants.

Si une riposte des salariés est plus que jamais nécessaire, l'initiative du 16 octobre a donc eu peu d'écho. Mais à qui la faute ? Certes, dans les médias, les commentateurs toujours prompts à dénoncer les grèves et les revendications des salariés se sont largement étendus sur le fait que "cette journée était inopportune", que "le moment était mal choisi, vu le contexte international". Comme si du fait de la guerre menée en Afghanistan et de la conjoncture internationale, les travailleurs devaient taire leurs problèmes.

Pourtant, les patrons comme le gouvernement, eux, ne se gênent pas. Bien au contraire, comme à Moulinex, les groupes industriels profitent de la situation pour amplifier leurs attaques contre les salariés, pour multiplier les plans de licenciement, introduire plus de précarité et de flexibilité dans le travail, bloquer les salaires et aggraver les conditions de travail.

Quant au gouvernement, il multiplie les subventions et les aides au patronat, mais prétend ne pas avoir les moyens d'embaucher le personnel nécessaire au bon fonctionnement des services publics ni pour augmenter les salaires.

Ainsi, pour les salariés du public comme pour ceux du privé, les raisons ne manquent pas d'exprimer leur colère. L'appel à une journée d'action était donc plus que légitime. Encore aurait-il fallu que les centrales syndicales concernées manifestent une réelle volonté d'assurer le succès de cette initiative. Or durant la préparation du 16 octobre, c'est bien souvent le contraire qui est apparu. La mobilisation fut tardive et les propositions d'action - quand il y en a eu - ne furent ni précises ni largement répercutées. A tel point que deux jours avant, bon nombre de militants ignoraient encore si leur syndicat appelait ou non à un débrayage, à une journée de grève ou à une manifestation.

Ce n'est pas comme cela que l'on pourra redonner confiance aux travailleurs et aux militants dans leurs capacités de mobilisation et de lutte. Pourtant, il faudra bien qu'ils entrent en lutte tous ensemble pour faire entendre leurs revendications et inverser le rapport de force avec le patronat et ses complices du gouvernement.

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