Lire : "Le 17 octobre 1961", Un crime d'Etat à Paris12/10/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/10/une-1734.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

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Ce livre est publié à l'initiative de l'association "17 octobre 1961 contre l'oubli" qui, quarante ans après le massacre des Algériens dans les rues de Paris, milite non seulement pour sortir de l'oubli la répression féroce menée par la police française mais également pour que "la République reconnaisse enfin qu'il y a eu crime", selon ses termes.

Sous la direction d'Olivier Le Cour Grandmaison qui préside l'association, le livre regroupe un certain nombre de témoignages, de récits et de documents, pour la plupart très significatifs.

Des Algériens, des manifestants, des syndicalistes, des membres d'associations humanitaires, la fille d'un dirigeant FLN, racontent en quelques pages ce qu'ils ont vécu de cette période et plus précisément de cette journée de manifestation du 17 octobre. Des historiens, comme Benjamin Stora, Jean-Luc Einaudi ou Pierre Vidal-Naquet, apportent leurs témoignages, appuyés parfois sur des éléments provenant des Archives officielles, qui commencent seulement à être partiellement ouvertes aux chercheurs. Des articles parus dans les journaux de l'époque ou des documents officiels, comme l'appel du FLN à la manifestation, complètent cet ouvrage qui, à propos du 17 octobre 1961 et à travers quelques épisodes, réussit à évoquer de façon percutante l'Algérie coloniale et la guerre d'indépendance.

En 1961, à Paris, les actes de répression policière n'étaient pas vraiment nouveaux, ainsi que le rappelle un chapitre du livre, relatant par exemple la manifestation du 14 juillet 1953, lorsqu'à la fin du défilé, place de la Nation, la police ouvrit le feu sur le cortège des Algériens encadré par des militants indépendantistes, faisant six morts et une trentaine de blessés graves.

Que ces fusillades, que l'arbitraire meurtrier de la police, que le massacre du 17 octobre 1961 ne tombent pas dans l'oubli mais redeviennent présents dans les mémoires et rappellent de quoi peut être capable la police, cette bande d'hommes armés de l'Etat bourgeois, relève d'un "devoir de mémoire" envers les victimes de l'impérialisme colonial français. Ce livre y contribue et il faut le lire.

L.P.

Le 17 octobre 1961, Un crime d'Etat à Paris, Editions La Dispute, 283 pages, 125 francs.

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