Erika : La responsabilité de Totalfinaelf est confirmée12/10/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/10/une-1734.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Leur société

Erika : La responsabilité de Totalfinaelf est confirmée

Un rapport d'expertise sur le naufrage de l'Erika, rédigé par un expert maritime à la demande du juge d'instruction, confirme les accusations portées contre le groupe TotalFinaElf sur sa responsabilité dans la catastrophe de l'Erika.

Le 12 décembre 1999, le naufrage de l'Erika, affrété par le groupe TotalFinaElf, provoquait une marée noire sur 400 km de côtes. TotalFinaElf nia d'abord toute responsabilité dans ce naufrage. En effet, les compagnies pétrolières n'affrètent plus directement leurs propres navires. Depuis les années quatre-vingts, elles confient leurs activités à des sociétés d'armement indépendantes, des sous-traitants de la navigation, ce qui leur permet de diminuer les coûts du transport et de se dégager de toute responsabilité en cas de problèmes.

L'auteur du rapport accuse directement TotalFinaElf de ne pas avoir "intégré le contrôle de la sécurité et la prévention de la pollution". L'Erika était un navire très abîmé, rafistolé de partout. Il faut dire qu'il était vieux de 25 ans alors que la limite de vie d'un navire, au-delà de laquelle les risques d'incident en mer augmentent, est de 15 ans. Le rapport rend TotalFinaElf responsable d'avoir autorisé l'Erika à naviguer. De plus, "l'audit d'agrément" était "insuffisant", TotalFinaElf n'aurait pas dû donner l'agrément à un tel navire.

"Ce rapport confirme ce que nous disons depuis le début, notamment au sujet de l'état déplorable du navire" souligne Pascal Braud, le responsable du collectif anti-marée noire de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Comme de bien entendu, le groupe TotalFinaElf refuse de reconnaître cette expertise.

La catastrophe a provoqué des dégâts qui ont un coût. Trois régions, Bretagne, Pays-de-Loire et Poitou-Charente, continuent de réclamer une indemnisation complète du préjudice, estimé à 6 milliards de francs. Le Fonds international d'indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures, le FIPOL, fonds financé par les industries pétrolières en fonction d'une taxe basée sur la quantité totale d'hydrocarbures reçue pendant l'année, lui, indemnise au compte-gouttes : sur les 813 millions de francs des 5 133 demandes reçues, seuls 103 millions avaient été réglés cet été.

De rapport en rapport, la responsabilité de TotalFinaElf est mise en évidence, mais le groupe utilise toutes les possibilités offertes par la procédure pour éviter de payer les pots cassés. S'il les paye un jour...

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