Alcatel Douvrin - Pas-de-Calais : Alcatel licencieur - Manpower complice !12/10/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/10/une-1734.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alcatel Douvrin - Pas-de-Calais : Alcatel licencieur - Manpower complice !

Située sur la zone industrielle de Douvrin, Alcatel possède une usine flambant neuf et encore en pleins travaux d'extension.

En mai dernier, la direction avait annoncé le passage à 1 200 salariés, annonçant cela dans la presse locale et régionale.

Ainsi, cette annonce avait drainé de nombreuses demandes d'embauche, émanant de chômeurs des environs et même de salariés qui avaient quitté leur emploi stable. Après avoir fait passer des stages de formation rémunérés de 2000 à 4 000 francs par mois, des tests d'embauche avec le concours de l'ANPE, des entretiens psychotechniques, Alcatel avait continué à faire miroiter que les embauches, c'était pour bientôt, mais qu'il fallait tout de même subir une période de travail en mission temporaire de quatre à cinq mois avec l'agence Manpower du secteur.

Mais jeudi 4 octobre, la direction Alcatel a décidé de mettre un terme à ses promesses et nous sommes 300 intérimaires à avoir été remerciés sans préavis. En arrivant à la porte de l'usine... surprise : la très grande majorité d'entre nous n'avons pas pu entrer, car la direction avait désactivé tous les badges d'accès !

C'est avec colère que cette méthode ignoble de jeter à la rue des salariés, après avoir promis des créations d'emploi durant des mois, fut commentée devant la grille. Et après ce coup de massue, nous avons décidé de paralyser en partie l'accès d'Alcatel et d'interpeller des responsables locaux.

Vendredi 5 octobre, avec des militants CGT d'Alcatel et des environs, nous avons diffusé des tracts, puis interpellé les responsables des Assedic et de l'ANPE pour qu'aucun de nous ne se retrouve sans ressources : certains n'avaient pas cumulé les 455 heures de travail nécessaires pour toucher des allocations Assedic.

A une centaine, nous avons interpellé des élus et maires des environs qui projetaient de financer Alcatel, ainsi que les responsables de l'agence Manpower, pour leur faire entendre ce que nous pensions de ces promesses d'emploi non tenues.

Le principal responsable de nos problèmes, le directeur d'Alcatel n'étant pas présent, nous nous sommes promis de lui porter nos revendications dès lundi matin.

En fin de journée, nous nous sommes rendus dans une autre usine de la zone industrielle, où un gratin de dirigeants et d'élus savouraient du champagne et des petits fours pour l'inauguration d'un nouveau centre de gestion informatique C2A.

Le député-maire et le préfet ont dû suspendre leur dégustation pour entendre nos revendications : réintégration à Alcatel de tous les intérimaires, ou reclassement dans un emploi avec même salaire et sans précarité.

Si Alcatel et son complice Manpower espèrent que leurs promesses d'embauche sont tombées aux oubliettes, les intérimaires, eux, se mobilisent pour leur rafraîchir la mémoire !

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